Dans un contexte économique lié aux impératifs du capitalisme financier et de l’austérité, les salariés subissent chaque jour un peu plus les conséquences d’une mutation de l’organisation du travail, il appartient aux organisations syndicales de prendre en charge cette question de la santé au travail. C’est pourquoi l’Union syndicale Solidaires du Var a organisé un stage « Et voilà le travail » les 15 et 16 mai comme il en a déjà été organisé dans un grand nombre de départements.
Ce stage s’est déroulé à Pierrefeu, au sein de l’hôpital Henri Guerin, a été suivi par 40 stagiaires venus de l’Education Nationale (enseignants, personnels administratifs et techniques), mais aussi des Collectivités Territoriales, de l’Arsenal de Toulon, de la Fonction Publique territoriale et hospitalière, de La Poste. Cette diversité d’origines professionnelles est primordiale pour mettre en perspective des problèmes similaires dans des métiers différents, mais aussi pour partager des expériences diverses, et des modes d’actions différents.
Ce stage animé par Bernard Bouché, membre de la commission nationale Santé et Conditions de Travail de Solidaires a été l’occasion au cours de la première journée d’échanger autour des problèmes rencontrés dans notre quotidien, sur les organisations du travail en place dans le monde du travail, notamment sur le taylorisme qui est la base de la plupart de celles-ci et qui crée une distinction entre ceux qui conçoivent le travail et ceux qui le réalisent. Les descriptions des changements ont permis à chacun de s’apercevoir que les mêmes forces sont à l’œuvre dans le privé et dans le public pour faire adhérer le salarié à cette augmentation de charges perpétuelles.
Le jeudi après-midi a été consacré au visionnage du documentaire «La Mise à mort du travail» (partie 2 L’aliénation). Ce documentaire décrit avec détail le système de management mis en place dans l’entreprise Carglas. La contrainte principale du capitalisme est ainsi mise en avant : il s’agit de toujours faire plus de profits. Si ces éléments à charge peuvent être généralisés à l’ensemble de la sphère privée, en quoi et comment impactent-ils la fonction Publique ?
Au delà de la dénonciation de la « culture d’entreprise » de cette société et de son hypocrisie, les militants présents ont pu échanger sur les travers décrits et leur présence au sein des entreprises ou administrations : « standardisation du travail », « faire vite plutôt que bien », « la hiérarchie managériale au lieu d’être technique », « la perte de repères dans l’application de son travail », « la non- reconnaissance du travail effectué », « l’ineptie des procédures d’évaluation/notation » ont ainsi abordés.
La deuxième journée à été consacrée à la lutte syndicale contre les mauvaises conditions de travail : moyens de luttes collectives, moyens de luttes dans et hors des Institutions Représentatives du Personnel (IRP). Des pistes ont été élaborées pour mener une action syndicale pertinente dans les prochains mois.
Perspectives et suites
Les échanges du vendredi après midi nous ont permis d’aborder l’étendu du travail qu’il reste à faire pour améliorer les conditions de travail des salariés. L’accent a été mis sur une question primordiale « comment aider nos collègues ? ». Quelques réponses permettent d’élaborer des pistes : le travail syndical doit se faire au plus près du terrain avec la participation des salariés eux-même, la session sur les « enquêtes syndicales de terrain » devrait permettre d’avoir des outils précis pour prendre en compte les retours des salariés que nous rencontrons et mettre sur pied une action syndicale coordonnée et réfléchie et enfin l’action syndicale doit privilégier l’aspect préventif pour éviter les situations de souffrance et de danger pour les salariés.