Les journées « Et voilà le travail » vont se tenir à Lille les 9 et 10 octobre 2014 à la bourse du travail. Les UIL et la plupart des syndicats du Solidaire local se sont impliqués dans le projet et la petite équipe des organisateurs table sur une participation de 100 à 150 personnes. Une mention spéciale pour l’UIL de Béthune et le syndicat SUD Chimie, dont l’enthousiasme pour l’événement ne s’est jamais démenti, témoin l’aide qu’ils nous auront apportés.
Le programme est tout aussi ambitieux :
Après une présentation des invité-e-s, des intervenant-e-s, de notre Observatoire de la Souffrance Au Travail (dont l’acronyme OSAT commence à s’imposer) et des ateliers, la troupe théâtrale des Tambours Battants devrait nous proposer un spectacle (théâtre, mais aussi vidéo et danse) à partir de situations de travail. Suivra la projection, en plénière, du film « La Poussière Du Diable », sur les ravages de l’amiante et le scandale sanitaire et social qu’il constitue.
La matinée du 10 octobre sera donc consacrée aux ateliers.
Le premier atelier traitera de l’amiante et des cancers professionnels, avec Pascale Favier, de l’association Roubaisienne Travail et Culture et un syndicaliste de SUD Chimie qui fait autorité sur ces questions : Abder Arroite. Un représentant de l’ANDREVA, association de défense des victimes de l’amiante, sera invité à s’exprimer dans le cadre de cet atelier. Il nous a semblé pertinent en tout cas d’organiser cet atelier tant ces questions sont prégnantes dans la région qui compte des centaines de travailleurs-ses obligés de se battre pour obtenir des droits qui ne devraient pas se discuter.
L’atelier Risques Organisationnels (RPS, harcèlement, souffrance au travail) tient particulièrement à cœur aux organisateurs, tant l’Observatoire s’est créé sur le modèle de l’Observatoire du Stress et des Mobilités Forcées de France Télécom. Eric Beynel et Bernard Bouché feront le point sur l’actualité de ces questions (une douzaine de suicides encore à Orange depuis le début de l’année) et sur les pistes d’action syndicales.
Le troisième atelier portera sur les évaluations, et la sociologue de l’éducation Bénédicte Vidaillet, avec un syndicaliste de SUD Education, seront chargés d’expliquer cette problématique et les questions qu’elle soulève, d’autant que les entretiens dits « individuels » et les évaluations prennent une place de plus en plus importante dans le monde du travail, en soumettant les salarié-e-s à l’arbitraire patronal et en les renvoyant à leur solitude en générant un fort sentiment d’échec. Bénédicte Vidaillet développera d’ailleurs son propos lors de la présentation des journées, le premier jour.
On se penchera sur les pistes d’action dans l’après-midi du deuxième jour, avec des questionnements autour du dernier documentaire de Gilles Balbastre. Même si Gilles travaille surtout sur le monde des médias, les questions sur le travail et le militantisme ne lui sont pas étrangères, et sa faconde comme son humour seront un gage de réussite pour ce débat en plénière.
Voilà (Voâlâ) comme on dirait par ici, le programme.
Le travail dans toutes ses dimensions et les moyens que se donnent les équipes syndicales, à travers les IRP, de se réapproprier ces thématiques et ces questions afin de combattre efficacement la souffrance au travail. Tel est le but de ces deux journées. Avec, à plus long terme, l’objectif de faire en sorte que les questions autour des conditions de travail deviennent aussi cruciales dans les syndicats de Solidaires que les questions des salaires et du temps de travail. Vaste programme, comme disait l’autre…