Après le succès du meeting du 11 février 2015 à Paris, le collectif des travailleuses et travailleurs poursuit son travail et ses initiatives. Il a adressé ainsi il y a quelques jours à de nombreuses actrices et de nombreux acteurs de la santé au travail une invitation à participer à une réunion unitaire large préparatoire aux états généraux de la prévention de la santé des travailleuses et travailleurs qui se déroulera le lundi 20 avril 2014 à 14 h à la bourse du travail à Paris.
Dans ce courrier d’invitation le collectif souligne que les quatre piliers mis en place en 1946 qui participent au droit constitutionnel à la protection de la santé au travail (médecine du travail, inspection du travail, les services prévention de la sécurité sociale et les CHS) sont aujourd’hui en péril :
Les services prévention de la CARSAT, privés de moyens n’auraient bientôt plus comme fonction que de conseiller l’employeur, sans moyens de faire pression pour obtenir une meilleure prévention.
La médecine du travail étranglée par la pénurie de praticiens, étouffée par la gouvernance des employeurs des services de santé au travail, ne serait bientôt plus qu’un instrument de sélection médicale de la main d’œuvre, la visibilité des déterminants de la santé au travail n’existerait plus ;
L’Inspection du travail, réduite à la portion congrue perdrait son indépendance et deviendrait un instrument de conseil sans pouvoir de sanction. La dépénalisation des atteintes au droit du travail sont par ailleurs programmées ;
Les CHSCT et le rôle de prévention des DP seraient réduits ou supprimés. Alors que le CHSCT est un exceptionnel lieu de débat sur le travail, sa capacité d’expertise déjà atteinte par l’ANI serait empêchée, l’engagement du mouvement social pour faire du travail un facteur de construction de la santé, la visibilité du travail réel, moteur incontournable d’une véritable prévention, seraient annihilés. Cela est d’autant plus paradoxal que les fonctions publiques viennent de mettre en place leurs CHSCT.
La réunion préparatoire du 20 avril aura pour objectif d’effectuer un état des lieux, destiné notamment à mettre en lumière les failles originelles qui ont permis d’affaiblir le système de prévention des risques pour la santé des travailleuses et des travailleurs, puis une analyse des procédés mis en œuvre pour le détruire.
Ainsi, les états généraux programmés sans doute à l’automne pourront être consacrés à élaborer des propositions pour une refondation de la prévention des risques du travail, afin que plus personne ne perde sa vie à la gagner.