Dans les permanences de Solidaires Rhône sur les questions de santé au travail, nous rencontrons de plus en plus de difficultés pour faire reconnaître l’altération de la santé des salarié-es à cause du travail. Trois cas traités ces derniers mois.
Dans une école, cette assistante à la cantine d’une cinquantaine d’année est sous pression de sa hiérarchie. Elle déclenche des maladies professionnelles des épaules et du coude qui devraient être prises en compte dans le cadre des tableaux 57A et 57B des maladies professionnelles. Depuis décembre 2009, arrêts de travail, opérations, examens médicaux, expertises, contre-expertises, commissions de réformes se succèdent pour tenter d’obtenir la reconnaissance en maladie professionnelle des maladies des épaules (droite et gauche) et du coude (droit )… Le 23 janvier 2014, la commission de réforme départementale accède très partiellement à ces demandes en reconnaissant l’épaule droite et le code droit mais pas la gauche prétextant « un état antérieur objectivé par l’artro-IRM ». Très difficile de s’y retrouver d’autant que les taux d’IPP décidés sont inférieurs à une précédente décision de la sécurité sociale. Des contacts sont en cours pour contester de nouveau ces décisions…
Cet ouvrier aujourd’hui à la retraite âgé d’une soixantaine d’année a travaillé dans une usine lyonnaise comme cariste pendant plus de 25 ans. Plusieurs accidents du travail témoignent des atteintes physiques (chocs et contusions, « retour de volant qui provoque une fracture etc…).
Malgré des déclarations de maladies professionnelles répertoriée dans les tableaux 57 et 69, le Comité Régional des Maladies Professionnelles (CRRMP), vient de rendre le 8 janvier 2014 deux décisions défavorables au motif, pour les deux maladies, que les travaux n’entrent pas dans la liste limitative des tableaux. Un ouvrier de 63 ans qui présente une arthrose du coude gauche n’a pas à être reconnu puisque les experts déclarent « l’analyse des différents éléments du dossier ne permet pas de retenir les gestes et postures suffisamment nocifs des coudes en terme de vibrations et chocs transmis »
De nouveau des problèmes d’arthrose pour ce facteur qui approche les 60 ans et dont le rhumatologue fait un certificat de déclaration de maladie professionnelle dans le cadre du tableau 57. Par décision de fin 2013, la Direction de la Poste entérine une décision de la commission de réforme qui prétend que « la pathologie ne relève pas d’une maladie professionnelle ».
Dans ces situations, les salarié-es concerné-es se sentent le plus souvent bien seuls. Des enquêtes de CHSCT, des conseils juridiques, des formations syndicales, des contestations médicales. Les « experts » médicaux qui examinent pour le compte de la sécurité sociale ou pour celui des administrations les maladies professionnelles sont sous la coupe des Directions et du MEDEF pour le secteur privé.
La prise en charge par les équipes de Solidaires de ces questions nécessite que nous coordonnions les initiatives dans ce domaine. Faites remonter vos expériences, questions, échecs ou réussites.