Un objectif assumé par la Direction d’EDF : augmenter le temps de travail de ses cadres- La raison avancée par la Direction est le surcroît de travail qui attend l’entreprise et ses salariés, alors qu’elle ne serait plus en capacité d’embaucher plus qu’elle ne le fait déjà. Il n’y aurait donc pas d’autre solution que de travailler plus. Ce surcroît de travail est attendu principalement dans le nucléaire.
Le véritable problème, très clairement admis par EDF, se situe à la Direction de la Production nucléaire (qui regroupe plus de 60% des cadres de l’entreprise (16 000 sur 26 000). En 2012, l’ASN pointait une explosion du temps de travail effectif mettant en danger la sûreté des installations et la santé des salariés : « les infractions relevées par les inspecteurs du travail de l’ASN mettent en évidence, sur l’ensemble du parc en exploitation, des dépassements, parfois extrêmement importants, des limites des différentes durées réglementaires du travail, et des insuffisances de repos caractérisées ». L’ASN a rappelé qu’il s’agissait, comme dans toute entreprise, d’un problème de santé et de sécurité – Elle dénonce également les effets néfastes de la durée élevée du travail […], pour ce qui concerne les centrales nucléaires, sur la sûreté des installations ». Non seulement les dépassements horaires sont massifs, mais ils sont également cachés et l’ASN pointe « des lissages manifestes par omissions et reports, qui pourraient conduire les tribunaux à sanctionner ces faits du délit d’obstacles aux fonctions d’inspecteur du travail […]. Enfin, ces heures de travail ne figureraient pas sur les bulletins de salaire (cas des cadres), situation qui pourrait relever du délit de travail illégal ». Un inspecteur du travail note que « Sur le plan de la santé, de tels rythmes de travail constituent des facteurs de risques psychosociaux reconnus comme gravement délétères. Il est scientifiquement reconnu qu’ils peuvent être à l’origine de pathologies telles que […] crise d’asthme, [..] infarctus, réaction émotionnelle aigüe ».
Et nous ne parlons pas ici des prestataires, qui sont majoritaires sur les sites dans ces périodes de maintenance, salariés « invisibles » dont la Cour des Comptes n’a pas crû bon de mesurer le temps de travail. Cette politique de sous-traitance, comme nous ne cessons de le rappeler avec d’autres organisations syndicales, a des conséquences lourdes sur la santé des salariés comme sur la sûreté des installations. Il serait temps d’y mettre un terme. Devant ce constat, déréglementer et allonger le temps de travail est irresponsable Vraiment, il ne serait pas possible d’embaucher et de partager le travail ??? Tant pis pour les 5 millions de chômeurs qui n’auront pas l’occasion de venir travailler à EDF, il paraît que ce n’est pas moderne de partager le travail. Et tant pis pour la santé des salariés et la sûreté des installations. Si un accident survient, il y a peu de chance que ces grands dirigeants et fins politiques soient poursuivis…
Pour SUD-Energie, l’allongement du temps de travail est irresponsable au regard de la situation de l’emploi, de la santé des salariés, de l’équilibre entre vie privée et vie publique, de la sûreté des installations.
SUD-Energie revendique le partage du travail, passant par :
- Un plan d’embauche à la hauteur des besoins
- Un maintien des accords en vigueur et une incitation au passage à 32 heures dans l’ensemble des directions
- Un contrôle des dépassements horaires des salariés
- Une réflexion sur l’organisation du travail pour permettre une meilleure transmission des compétences