L’entreprise Arc international vient d’être reprise par un fond de pension PHP, elle s’est retrouvée sur les feux de l’actualité en ce début d’année. PHP qui a conditionné dans un premier temps son plan de reprise au retrait de la demande d’inscription de la verrerie comme usine ayant utilisé de l’amiante, cette inscription permettant aux salariés exposés de pouvoir prendre une « préretraite amiante ».
Devant cette menace, une partie des organisations syndicales a accepté les conditions du repreneur. Devant les enjeux, maintien de l’emploi ou liquidation judiciaire, le plan social et ses 500 suppressions d’emploi a été signé.
L’UNSA soutenu par SUD Chimie a demandé l’inscription de l’usine d’arques au plan amiante. Pour appuyer cette demande deux manifestations importantes furent organisées, à Paris pis à Arcques même avec le soutien de nombreux collectifs syndicaux de la région et d’une partie de la population. Dans cette verrerie, l’amiante a été utilisé de façon massive pendant des décennies, de nombreux travailleurs ont été exposés à ce matériau et certains ont été reconnus en maladie professionnelle.
Pour PHP, il n’est pas question de faire inscrire au dispositif amiante la verrerie sous peur de voir partir des centaines de travailleurs en retraite et de se voir condamner par les tribunaux pour des réparations de préjudice subis. De fait c’est un chantage à l’emploi qu’a exercé PHP sur les représentants des travailleurs.
Au final, c’est à la commission des accidents du travail et des maladies professionnelles (CAT-MP) de classer l’usine arquoise d’Arc International comme site amiante. Cette reconnaissance permettrait à des centaines de travailleurs de pouvoir bénéficier d’un départ en préretraite selon le dispositif amiante, et pour nombre d’entre eux, ce serait une reconnaissance tardive des expositions à l’amiante.
Mais le résultat de ce classement risque d’être défavorable aux salariés, le représentant de la région a fait comprendre lors d’une entrevue aux syndicats que l’entreprise ne serait pas reconnue, position confirmée par le PDG de PHP lui-même. On voit bien la collusion entre pouvoirs publics et repreneurs contre les intérêts des travailleurs.
A l’heure actuelle, l’examen du dossier par la CAT-MP est reporté à une date ultérieure. Cette situation est exemplaire de la nécessité pour le mouvement ouvrier d’articuler revendications sur l’emploi et les conditions de travail au même niveau.