Les contrôles de l’état en abattoir sont de moins en moins réalisés par des agents fonctionnaires (surtout en abattoirs de volailles). Ils le sont souvent par des préposés sanitaires, éventuellement des vétérinaires, employés sur des contrats de courte durée, sans formation préalable et dans des conditions de travail très contraignantes :des précaires en milieu hostile de travail en abattoir.
L’Etat annonce qu’il va déléguer encore plus ces missions, s’affranchir des contrôles en restauration collective, de la certification des mouvements internationaux d’animaux vivants, du suivi vétérinaire des troupeaux, des contrôles en élevage, voire de la gestion des crises sanitaires ?!
La prise en compte des troubles musculo-squelettiques (T.M.S.) ferait bien de s’accompagner d’une démarche volontaire sur les risques psycho-sociaux, pour prendre en compte le mal-être des collègues pris dans des refontes de services incompréhensibles et inacceptables.
Pour mémoire, 80 % des T.M.S. dans la Fonction Publique d’Etat se trouvent au Ministre de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt (MAAF), et 80 % des T.M.S. du MAAF se retrouvent dans les postes en abattoirs.
Un sénateur de l’Aveyron a adressé début août dernier une question écrite à M. le ministre délégué auprès du ministre de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt. Il s’y inquiétait des conditions de contrôle des carcasses animales, assurées par les services vétérinaires en abattoirs, ce qui constituait une garantie de qualité des aliments. Le recours massif à des salariés moins formés, et à l’emploi précaire, y auraient pour conséquence, disait-il, non seulement une dégradation des conditions de travail, mais encore une décrédibilisation progressive des agents de l’Etat dans les abattoirs. Il y aurait donc là, des risques réels de transmission de maladies animales, tant pour la santé humaine que pour la chaîne alimentaire, ce qu’avait illustré les précédentes crises , en particulier celle dite « de la vache folle », qui avaient ébranlé la confiance des consommateurs et déstabilisé l’ensemble de la filière.
Une lettre ouverte en date du 05/12/12 a été envoyé aux maires ruraux de France.
Des mouvements sont apparus :dans le Calvados, le Maine et Loire, le Vaucluse, en Bretagne (appel intersyndical à la grève), en Pyrénées-Atlantiques (la convocation d’un CHSCT exceptionnel suite à la fermeture non anticipée d’un abattoir), une motion d’un autre syndicat du ministère sur les changements profonds de missions des services vétérinaires. Le ras-le-bol commence à se faire sentir dans les services face aux collègues se sentant méprisés, aux missions bradées, à une crise sanitaire à venir inévitable…
Une campagne a été menée auprés des collègues pour un report systématique sur les registres sécurité et santé au travail des différents sites, abattoir ou siège, de tout incident de mal-être, pression, difficultés dans le travail…
Les responsables des services vétérinaires en département ne doivent plus attendre l’accident, quelque soit sa gravité pour agir.