Le secteur public connaît des évolutions directement liées aux transformations du capitalisme français : contraintes à faire preuve de compétitivité et à réduire leurs coûts, les administrations et les dernières entreprises publiques ont vu progressivement se transformer leurs objectifs et évoluer leurs modes de gestion et d’organisation du travail. Le modèle de la firme privée dans ses multiples déclinaisons devient la référence pour l’ensemble des appareils d’état et des entreprises publiques.
Au nom de la « réforme permanente de l’état », l’introduction du Nouveau management public met en concurrence les services, les collectifs de travail et les individus. Comment s’opèrent la production puis la diffusion des valeurs managériales incarnant la modernisation dans le secteur public ? Quels sont les contenus de ces modèles managériaux ? Comment se mettent en place ces nouveaux modèles de gestion ?
Le dossier du n° 2 de la Nouvelle Revue du Travail traite ces questions en montrant aussi comment les missions originelles du service public sont affectées par l’importation inédite de ces pratiques commerciales, gestionnaires et managériales.