En 2015, le travail reste une préoccupation importante tant du point de vue de sa qualité, souvent exprimée en termes de souffrance, de stress, de burn-out, de risques psychosociaux, que de celui de son absence: le chômage est devenu une question sociale majeure par le nombre de gens concernés et surtout par la pression qu’il exerce sur la plupart des Français.
Cette sixième édition de Filmer le travail rend bien compte, dans sa programmation et ses contenus, de ces tendances lourdes, notamment autour de deux aspects saillants :
- Le premier est l’internationalisation. Parler du travail aujourd’hui, c’est s’inscrire dans un ensemble de relations mondialisées qui rendent interdépendants l’ouvrier chinois, le cadre occidental, le paysan indien ou africain, la femme de ménage philippine. Cette année encore le festival montre les diverses formes de travail dans les quatre coins du monde, ici et ailleurs ; il porte une attention particulière au cinéma chinois en lui consacrant une rétrospective, en donnant une carte blanche au Festival des trois continents et en accueillant un des plus grands documentaristes vivants, Wang Bing.
- Le second, qui se dessine de manière plus récente, est la recherche de solutions, d’alternatives à la crise du travail. La thématique cette année est « la belle ouvrage », expression qui rappelle l’importance du travail bien fait et la nécessité de redonner du sens au travail. Dans ce cadre, le festival propose une conférence de Yves Clot, une réflexion sur les Fablabs, une rencontre avec Alain Cavalier, une journée d’étude sur les images des métiers, une exposition croisant les regards des dessinateurs de presse et des experts… Ainsi que divers films montrant des formes d’engagement et d’investissement au travail dans des professions aussi différentes que forgeron, agricultrice, soignant ou enseignant.