Pourquoi et comment des ouvriers continuent à se syndiquer et à militer malgré la force des processus favorisant leur exclusion politique ?
On veut bien travailler, mais au bout d’un moment, quand tu vois que tu passes beaucoup de temps à faire des tracts, des papiers pour tout le monde, pour expliquer telle ou telle chose, et qu’en fin de compte le patron te casse la gueule et que ça sert à rien… Tu as beau faire ce que tu veux, avoir des camarades qui te disent : « Allez vas-y ! Ne t’inquiète pas : ça va payer ! »… Au bout d’un moment, tu es démoralisé, tu les as là.
La culture cheminote, c’est ça qu’ils essaient de casser aujourd’hui : des valeurs de solidarité. C’est une société de plus en plus individualiste. Tout le monde fait les constats, tout le monde dit : « On a le pouvoir d’achat qui baisse. » On est tous d’accord globalement, mais entre faire le constat et emmener les gens dans l’action, il y a de la marge. Alors peut-être qu’un jour, il y aura un déclic. Je ne sais pas. Des fois, je ne sais pas ce qu’il faut pour qu’il y ait ce déclic. Continuer la lecture de « Le Bourg et l’Atelier Sociologie du combat syndical »