L’audience du 13 juin 2019 du procès France Télécom a permis d’aborder le cas emblématique de Michel Deparis, dont le suicide le 14 juillet 2009 a marqué, pour la présidente du tribunal, Cécile Louis-Loyant, et pour beaucoup d’observateurs, un tournant dans la crise qu’a connue l’entreprise. Nous avons interviewé Sylvie Topalof, avocate de Sud PTT et de Solidaires à la sortie de cette audience particulièrement émouvante.
Michel Deparis a laissé un courrier pour expliquer son geste dans laquelle il dénonçait ses conditions de travail : (…)« urgence permanente, surcharge de travail, absence de formation, désorganisation totale de l’entreprise » « management par la terreur ». Il disait être pour cette raison « désorganisé et perturbé », être «devenu une épave », ne voyant pour issue que le suicide « il vaut mieux en finir »). Il constatait qu’«étant dans les derniers jours dans un état pitoyable (il a) commis beaucoup d’autres maladresses qui ont pu être mal interprétées. ». Il poursuivait : « Mais à la base, j’insiste là-dessus, c’est bien le travail qui a provoqué ça et donc c’est FRANCE TELECOM qui est responsable de mon suicide ». Il excluait toute cause personnelle autre que son activité professionnelle « je me suicide à cause de mon travail à FRANCE TELECOM. C’est la seule cause. »
Après Sylvie Topalov, avocate des parties civiles, qui a défendu le cas de Michel Deparis, ingénieur marseillais nous avons entendu trois anciens collègues de Michel Deparis, venus spécialement pour cette audience et qui nous donnent leurs premières impressions à la sortie de l’audience.