Solidaires a assisté, avec les organisations de la Coalition françaises (CCFD, Amis de la terre, FAL…), à la 4e session de l’ONU en vue d’élaborer un Traité contraignant pour les multinationales au niveau des droits humains et de l’environnement.
Les sessions précédentes avaient été marquées par de nombreuses tentatives de nombreux États pour faire avorter le processus. La session 2018 avait pour objet d’examiner la version 0 du traité, donc la toute première ébauche. L’an dernier, l’Union européenne s’est particulièrement illustrée dans ce sens ; cette année c’est la Chine qui s’est efforcée de freiner le processus, suivie de près par la Brésil puis en fin de session… par l’Union européenne à nouveau qui, par la voix de son représentant, a affirmé que les pays de l’UE bénéficiaient déjà de toutes les lois utiles dans le domaine…
La Campagne globale, dont Solidaires est membre, organisait à cette occasion une Semaine de mobilisation des peuples, alternant la présence aux débats dans l’enceinte de l’ONU et la tenue d’ateliers débats sur différents thèmes liés aux abus et crimes des multinationales dans le monde.
Une action a été organisée dans une agence de la banque UBS afin de dénoncer le financement de cette dernière des activités d’extraction de Chevron en Amazonie dont sont victimes les populations locales et leur environnement.
Nous sommes intervenus, pour Solidaires, dans un atelier organisé par la Campagne globale sur le thème « Travail et migrations » et nous avons exposé notre scepticisme concernant les premières applications de la loi sur le devoir de vigilance des entreprises multinationales françaises et la vacuité de certains plans publiés à ce jour par ces dernières, comme Orange. Nous avons également exposé les campagnes du Réseau syndical international de solidarité et de luttes dénonçant les crimes de multinationales, comme dernièrement celle visant Sanofi et son vaccin contre la deng, vaccin insuffisamment testé et pourtant diffusé massivement aux Philippines. Il est désormais attesté que cette commercialisation accélérée est responsable de plusieurs morts dans le pays.
Quoi qu’on attende – ou pas – de ce processus en vue de la ratification d’un traité contraignant, du côté des organisations de la société civile (surtout associations et Ongs et quelques syndicats), il y a une dynamique intéressante et une forme d’alliance prometteuse en terme de mouvement sociaux, liant les problématiques sociales et environnementales autour d’un objectif commun.