Multinationale coupable : boycott Driscoll !

Le 24 avril 2013 est une date qui a marqué les mémoires des travailleurs et travailleuses : il y a 5 ans, les ateliers du Rana Plaza, au Bengladesh, prenaient feu en faisant près de 1200 victimes qui travaillaient sur ces lieux. Ce n’est pas la faute à « pas de chance ».

Si ces travailleurs et travailleuses ont péri dans de si atroces conditions, c’est parce que ces victimes travaillaient dans des conditions de sécurité, notamment, dont se moquent complètement leurs employeurs, les multinationales du textile qui sous-traitent dans ce pays, comme dans d’autres, qui méprisent les conditions de travail, de santé, la vie enfin, des leurs employé-es. Trois ans après, on peut imaginer que ce drame a contraint ces multinationales à prendre en compte tout cela. Nous constatons que ce n’est pas le cas, loin s’en faut.

Nous tenons aujourd’hui à exprimer toute notre solidarité aux travailleurs et travailleuses de Driscoll au Mexique et rejoignons la campagne internationale que celles-ci et ceux-ci ont lancé : boycottons les produits de Driscoll partout dans le monde

Stop MultXploitation ! Multinationales, exploitation maximale des travailleurs et travailleuses partout dans le monde !

Justice pour les travailleurs et travailleuses agricoles de Driscoll Berries

80 000 ouvrier-es agricoles indigènes de Oaxaca, du Guerrero, du Chiapas, de Tabasco et de Vera Cruz, au Mexique, cueillent des baies pour de nombreux producteurs dans la vallée de San Quintin de Basse-Californie. Driscoll Corporation achète, emballe et distribue ces baies aux États-Unis. A partir du 15 mars 2017, les ouvrier-es agricoles de San Quintin ont mené des grèves et des mobilisations de masse exigeant une augmentation des salaires de 100 à 300 pesos par jour (de 7,50 $ à 15 $), pour une journée de travail de 8 heures, et non de 12 heures, pour le paiement des heures supplémentaires, pour une prise en charge des soins de santé, des vacances, pour mettre fin aussi aux abus sexuels des travailleurs et travailleuses. Les grévistes demandent enfin la reconnaissance juridique de leur syndicat indépendant (Sindja), membre de l’Union nationale indépendante des travailleurs agricoles démocratiques. Les travailleurs et travailleuses ramassent des fruits principalement destinés à l’exportation aux États-Unis, sous le label de Driscoll pour les agriculteurs de la filiale mexicaine. Mais ces producteurs refusent de négocier un contrat de travail équitable. C’est pourquoi Allianz et Sinja appellent au boycott des produits de Driscoll aux États-Unis.

Des conditions inhumaines

Les ouvrier-es agricoles San Quintin vivent dans des camps de fortune infestés de rats, dans des abris fabriqués de carton, de bâches en plastique et de bâtons, sans toilettes, avec des ressources en eau insuffisantes, alors que les salaires des ouvriers sont encore suspendus illégalement en répression de leur mobilisation.

Exposition aux pesticides

Les travailleurs et travailleuses de San Quintin n’ont pas de protection contre l’exposition à la pulvérisation de pesticides cancérigènes sur les baies qui donnent lieu à des maladies telles que le cancer, l’insuffisance rénale, produisent des éruptions cutanées et des problèmes respiratoires

Nous soutenons les 80.000 ouvrier-es agricoles San Quintin qui exigent le boycott des baies Driscoll pour forcer la société Driscoll à négocier de meilleurs salaires, conditions de travail, conditions de vie, et la reconnaissance des efforts de leurs syndicats (Alianza & Sindja) au nom de leurs travailleurs. Les travailleurs et travailleuses exigent que soient réembauché-es celles et ceux qui ont été licenciés pour avoir fait grève

L’union syndicale Solidaires exige la satisfaction de toutes les revendications légitimes des ouvrier-es de Driscoll au Mexique

Elle exige également la réintégration des licencié-es, la fin des mesures de répression. Enfin, nous dénonçons le scandale sanitaire que représente pour les travailleurs et travailleuses de Driscoll leur exposition à des produits très toxiques.