Solidaires Météo a tenu son congrès du 26 au 28 mars 2013. Durant ces 3 jours, il a bien sûr été question de santé au travail et des conditions de travail, sujet qui a connu des évolutions depuis notre précédent congrès de 2009.
En effet, en 2010, les représentants en CHSCT d’Etablissement ont obtenu une expertise sur les risques psychosociaux à Météo-France. Cette expertise conduite par le cabinet Technologia a abouti à un rapport présenté à l’ensemble des personnels en février 2011. Comme on s’y attendait, ce rapport met en évidence le mal-être des agents et promet une aggravation probable de la situation, du fait de la politique annoncée, à la fois réorganisation territoriale et restructuration des métiers. Rappelons que la réforme territoriale à Météo-France consiste en la fermeture de la moitié environ de ses implantations de proximité, les Centres Départementaux de la Météorologie, selon un plan s’étalant de 2012 à 2017. La réforme « métiers » est une réorganisation profonde du travail d’exploitation (observation, climatologie, prévision) non sans conséquences sur les métiers support (informatique, maintenance, administration) avec comme ligne directrice une centralisation massive des activités.
Suite à cette expertise, la Direction, tout en étant dans le déni de certaines réalités, a établi un plan d’action sur les RPS à Météo-France en mars 2011. Nous avons dès le début critiqué ce plan, car il n’est pas à la hauteur des enjeux avec des mesures trop souvent orientées vers une individualisation (tickets psy…) et stigmatisant les agents comme incapables de s’adapter au changement.
Les réorganisations continuent pourtant à dégrader les conditions de travail sans aucunement améliorer le service rendu, bien au contraire. En plus d’une incertitude intenable face à l’avenir, le flou s’installe face aux missions et métiers exercés. Les agents subissent une perte importante du sens du travail, délétère pour la santé. Les savoir-faire sont de moins en moins valorisés alors que l’Etablissement consacre de plus en plus de temps à contrôler et quantifier. Ce système Qualité, qui fourmille d’indicateurs quantitatifs non pertinents, est à l’origine de nombreuses souffrances au travail. La technocratie détruit le cœur de nos métiers.
A cela s’ajoute la dérive libérale du management. Ainsi assiste t-on à une individualisation au détriment du travail d‘équipe qui est pourtant au cœur de nos métiers d’exploitation, et ce par différents dispositifs qui mettent les agents en concurrence entre eux (entretien individuel, prime au « mérite »).
Solidaires Météo reste partout présent à l’écoute des agents pour dénoncer les situations de souffrance au travail et les organisations du travail délétères. Solidaires Météo participe activement à tous les CHSCT locaux et d’Etablissement et au COPIL (comité de pilotage) RPS pour faire respecter les règles concernant la santé et sécurité au travail.
Enfin, redonner aux métiers des météos leur sens et leur raison d’être, reste un de nos combats essentiels.