EOLE est au sein d’Air France l’usine ‘vitrine’ de la maintenance des équipements aéronautiques. Le contexte de l’entreprise c’est le plan Transform 2015 qui prévoit outre 5000 suppressions d’emplois, la révision de la convention d’entreprise, un nouvel accord sur le temps de travail, le tout constituant une remise en cause historique des acquis avec à la clef une réelle dégradation des conditions de travail. Ce n’est pas pour rien si notre cher PDG Alexandre Bégougne De Juniac s’est vu décerner le prix du meilleur manager de l’année !
Le CHSCT est donc un élément important de nos luttes et en partie à cause des poins énumérés ci-dessus, nous avions voté une expertise sur les risques psychosociaux courant décembre. L’expertise devait débuter mi janvier mais comme on pouvait s’y attendre elle est contestée par l’employeur avec une assignation au TGI de Créteil le 21 février.
Par ailleurs, il y a aussi diverses entraves au CHSCT dont la consultation sur l’aménagement du temps de travail où le président malgré la suspension du point, est passé outre et a transmis au CCE le fameux formulaire de recueil d’avis motivé en nous comptant comme abstentionnistes.
Pour info, ce formulaire est un document Air France a mis en place pour « ne pas attendre la rédaction des PV (seul le PV est reconnu légal par le code du travail) et que les avis soient transmis aux CE ou CCE » dixit notre président. C’est surtout un document pour contourner le fonctionnement des CHSCT et dans notre cas passer en force si la décision des élus ne va pas dans le sens de la direction. Nous avons présenté 2 résolutions :
– une pour que le président n’utilise plus ce document car seul le PV est reconnu légal par le code du travail.
– une pour délit d’entrave puisque ce document concerne le fonctionne du CHSCT et que les membres élus n’ont pas été consultés, ni informés.
Mais voilà, ce n’était pas suffisant, nouveau coup de théâtre à l’usine d’Eole! Le médecin du travail n’était pas docteur mais étudiant en médecine ! Au départ une simple rumeur, un bruit de couloir, mais vérifications faites auprès de l’ordre des médecins et du médecin inspecteur du travail, le soi disant médecin ne possède qu’une licence temporaire de remplacement valable 3 mois. Or cela fait plus d’1 an qu’il officie sur Eole et Orly Nord, les deux sites de la Direction Générale Industrielle d’Air France du sud parisien !
Du coup, l’inspectrice du travail qui est venue assister à la dernière réunion du CHSCT a demandé au médecin son CV, et constaté qu’il n’avait effectivement pas rendu sa thèse et que sa licence de remplacement temporaire était dépassée… Elle lui a donc demandé qui il remplaçait… il fut incapable de répondre!!
Mais ce n’est pas tout, nous avons ensuite appris par la bande qu’il y a eu plusieurs évacuations par les pompiers de Paris demandées par le service médical courant janvier dont une menace de suicide, le CHSCT n’en a jamais été informé !!
Enfin des salariés ont voulu témoigner des propos tenus par « l’étudiant en médecine » lors de visite systématiques tel que » votre douleur est certainement due au bricolage du week-end » et bien d’autres encore…
Témoignages recueillis par l’inspectrice qui doit rendre un rapport avec des mises en demeures et une enquête sur « l’étudiant en médecine ». Ça risque de chauffer pour la direction.
Cette scandaleuse affaire serait risible, si la santé au travail des salariés n’était pas mise en cause. Elle révèle un problème de fond sur l’indépendance de la médecine du travail vis-à-vis de l’entreprise, sur la prise en charge et le suivi des salariés en souffrance au travail.
Alors ? Toubib or not toubib ?