Vendredi 9 juin 2017 au soir, au bloc opératoire, une fois encore une des nôtres s’est donnée la mort.
Elle avait travaillé la nuit puis terminé, fini, Elizabeth, infirmière de bloc opératoire, nous a quitté rejoignant alors la longue liste de nos collègues qui n’ont pu trouver dans le travail, la reconnaissance, le respect, l’émancipation, l’accomplissement de soi. Toutes nos pensées vont à la famille, à ses amis, à ses collègues, dans ce moment douloureux qu’est la perte d’un être cher. SUD Santé déplore une fois encore l’incapacité de notre institution à mettre un terme à cette « épidémie ». SUD Santé dénonce l’inertie de la Direction Générale qui à trop vouloir « psychologiser » en oublie sa responsabilité, son obligation de résultat s’agissant de la santé tant physique que mentale de ses salariés. Quand le nombre de nos morts augmente inexorablement, la Direction Générale en est toujours à analyser pour comprendre, comprendre pour partager, partager… Niant en cela l’évidence, la dénonçant même parce que trop simpliste et pourtant le travail et ses conditions tuent aujourd’hui à l’AP-HP. Pour SUD Santé, il faut réfléchir le travail dans nos hôpitaux, renégocier ces conditions, son organisation, son cycle, ne pas ignorer, mépriser les travailleurs dans cette négociation mais tenir compte de l’amélioration de leur qualité de vie. C’est la meilleure façon d’assurer le bien-être des hospitaliers, bien-être nécessaire à la bonne prise en charge de nos patients. SUD Santé ne peut plus accepter qu’à l’AP-HP nous perdions notre vie à la gagner.
Si cet état de fait n’est pas une fatalité, il est le résultat d’une politique managériale assumée et, en cela, la direction est responsable.