Dans deux arrêts rendus 14 mars 2018 la Cour d’Appel de Rennes vient dire que la Mutualité Sociale Agricole d’Armorique devait reconnaître le caractère professionnel de l’affection déclarée par Claude Le Guyader au titre des dispositions du code de la sécurité sociale, par contre elle confirme le premier jugement qui a débouté Pascal Brigant de sa demande de reconnaissance du caractère professionnel de sa pathologie déclarée.
Ces décisions ne satisfont évidemment pas les victimes qui se battent depuis maintenant huit ans pour faire reconnaître leurs maladies professionnelles et les préjudices qu’ils ont subis. Ex-salariés de la coopérative Nutréa-Triskalia de Plouisy, ils ont été intoxiqués par des pesticides sur leur lieu de travail, pendant la même période et souffrent aujourd’hui des même douleurs et handicaps physiques. Il est donc incompréhensible que la Cour d’Appel ait fait une distinction entre les deux victimes.
Face à cette injustice, Pascal Brigant avec l’appui de son avocat Maître François Lafforgue et des organisations qui le soutiennent va étudier les possibilités de recours devant la Cour de Cassation.
Étant donné l’ampleur de la catastrophe sanitaire liée aux pesticides qui s’annonce dans les années à venir, les victimes pouvaient penser légitimement que les institutions sociales et judiciaires ait le courage de sortir du dénie de réalité dans lequel, ils continuent de se maintenir aujourd’hui. Quoiqu’ils en soit Pascal Brigant et Claude le Guyader continueront, avec les nombreuses autres victimes des pesticides le combat pour que justice leur soit rendue et qu’il vivre dans la dignité.
Sur le site de Solidaires consacré aux questions de santé et de conditions de travail, le chantier « Pesticides, l’histoire d’une bataille » relate en détail cette lutte depuis 2009 jusqu’à ce jour.