Journées « Et voilà le travail » dans le Nord Pas de Calais, les 9 et 10 octobre 2014

et-voila-le-travail-couluerLes journées « Et voilà le travail » qui ont eu lieu à Lille à l’initiative de la commission OSAT au sein de Solidaires 59/62 ont réuni entre 70 et 80 participant-e-s. Il s’agissait en quasi totalité de militant-e-s ou d’adhérent-e-s de nos organisations syndicales reparti-e-s approximativement à raison de 60/40 % entre secteur public et secteur privé.

L’organisation des journées, bien qu’elles soient prévues de longue date, a été rendue difficile en particulier pour obtenir la participation d’intervenants extérieurs et en raison de leur positionnement professionnel ou de parvenir à obtenir les contacts.  Au final, et malgré des désistements de dernières minutes (y compris de membres de Solidaires) mais aussi de contacts aux derniers moments, le programme, modifié a maintes reprises, a pu être tenu sur les 3 thèmes prévus, à savoir :

  • Les évaluations professionnelles
  • Les risques organisationnels
  • L’amiante et les cancers professionnels

 

Après une présentation du programme, Les différents thèmes ont fait l’objet d’une présentation en plénière. Bénédicte VIDAILLET, universitaire et psychanalyste a fait une intervention très appréciée sur les évaluations professionnelles. Son propos était de décrire la nocivité d’un système qui joue sur la culpabilité et sur la peur, mais aussi de souligner la complicité objective qui peut exister entre « évalueur » et évalué et qui repose sur le principe du désir de reconnaissance.

img_0010Deux représentant-e-s de l’ARDEVA (Abder Harouat et Laetitia Pluta) sont intervenu-e-s pour faire une présentation autour de la problématique de l’amiante, des luttes pour la reconnaissance  de la maladie et de l’indemnisation des salarié-e-s et des populations concernées. Les deux représentant(e)s n’ont pu assister à l’atelier du lendemain car l’ANDEVA organisait sa manifestation du 11 octobre.

Didier a quant à lui présenté la question des risques organisationnels en insistant sur le fait qu’il s’agissait maintenant de dépasser les constats et le phénomène de consternation pour entrer dans les pistes de réflexion et les moyens d’action.

L’après midi du premier jour a débuté avec une pièce de théâtre jouée par la troupe « les Tambours battants », pièce spécialement montée, à la demande de la commission OSAT, autour du thème de la souffrance au travail. Un échange d’une vingtaine de minutes a pu avoir lieu entre les comédiens et les spectateurs. La pièce, avec une grande économie de moyen a été jugée très expressive et totalement dans le sujet de nos échanges du matin.

img_0003Dans la deuxième partie de l’après midi, a eu lieu la projection du film «La Poussière Du Diable », documentaire réalisé par un collectif de salariés sur le thème de l’amiante dans les chantiers navals de St Nazaire. Des témoignages émouvants de salarié-e-s victimes de l’amiante et de leur famille. Un débat a suivi, mené par les représentant-e-s de l’ARDEVA où sont intervenus les camarades de Bridgestone Béthune et de la Cristallerie d’Arques autour des équipements de protection, de la complicité salarié-e / employeur et du chantage à l’emploi.

Le lendemain, les ateliers se sont déroulés et nous en ferons un compte-rendu plus précis dans un prochain texte. C’est l’atelier Risques Organisationnels qui a attiré le plus de monde, preuve que les participant-e-s cherchent toujours des solutions aux problèmes liés à la souffrance au travail.

Eric Beynel nous a tenu informés des travaux de la commission Santé et Travail, avec l’accent mis sur la reconnaissance de la pénibilité, les formations et les outils d’information dont le bulletin « et voilà ».

Après un compte-rendu de chaque atelier, Gilles Balbastre, l’après-midi, nous a concocté un florilège des horreurs médiatiques prononcées à longueur de journées, avec appoint, par des journalistes mercenaires. Il s’agissait de poser la question de l’attitude que doit avoir le mouvement social, que doivent avoir les syndicalistes, devant ce genre de presse au service d’un modèle de libéralisme totalitaire. Même si l’exposé n’était pas directement lié au thème de la souffrance au travail, chacun-e a pu apprécier la richesse du travail de Gilles et ses interpellations, parfois dérangeantes, sur la question des rapports entre médias et mouvement social.

En résumé, deux journées riches et bien remplies qui ont aidé et motivé les participant-e-s pour leurs combats futurs. C’était là le but.