Intervention de Sud Rural Territoires

L’intervention porte principalement sur un service d’enseignement technique agricole à distance, bousculé par des réorganisations, une remise en cause du statut des enseignant.es, des compétences à renouveler constamment, une baisse des moyens… du fait d’une fusion d’établissements et de la mise en ligne de l’enseignement à distance.
Plusieurs conséquences sur les conditions de travail, les métiers, les emplois, ainsi que sur la formation en général, ont d’ores et déjà été identifiées.
Les enseignant.es connaissent une démultiplication de leurs missions, une remise en cause et dérèglementation de leurs statuts, un éclatement de leur temps de travail, ce qui interroge le syndicat sur la revendication à porter, en termes de temps de travail. Ils/elles ne travaillent plus sur du contenu et des savoirs mais sur du technique ; les logiciels déterminent leurs pratiques pédagogiques, qui ont tendance à être uniformisées pour rentrer dans les formats des plates-formes.
En 10 ans, le service a perdu 7 emplois. Le plus grand flou règne autour de la répartition des activités : les enseignant.es connaissent une surcharge de travail, assumant progressivement certaines des tâches précédemment dévolues aux infographistes et maquettistes, qui assurent à leur tour des fonctions de catégorie B ou A, mais sans reconnaissance des compétences, sans promotion interne, ce qui est source de conflits entre agent.es et avec la direction. La disparition de métiers ou la suppression d’emplois font que les compétences sont sans cesse à renouveler.
Du fait d’une dématérialisation de toutes les activités, l‘utilisation surabondante de logiciels est dénoncée, de même que le contrôle et la surveillance de l’activité professionnelle (enregistrement des données, des réunions, par exemple). Le flux continu d’informations peut conduire à la diffusion d’informations confidentielles ou provoquer des bugs informatiques.
Pour tous les métiers, on assiste à une mainmise du technique sur les pratiques pédagogiques et l’ensemble des actes professionnels. Ces transformations du travail génèrent des risques psychosociaux et des conflits entre agent.es.
Dans ce cadre, l’activité syndicale reste contrainte et compliquée, les réunions du comité technique se tiennent par vision conférence, de façon systématique, avec une iniquité de traitement des représentant.es du personnel (ceux/celles qui sont sur place et ceux/celles qui sont à distance).
Le syndicat va notamment saisir le CHSCT d’une demande d’évaluation des risques liés aux connexions wifi, aux ondes…
La nouvelle plate-forme en cours d’installation a permis de réduire la pression de la direction. Les agent.es ont également un peu plus de recul par rapport aux évolutions de leurs métiers, ils/elles ont mesuré les difficultés et il semble possible de mener un travail collectif au sein de l’établissement. Toutefois cela mériterait de conduire des enquêtes approfondies pour analyser dans le détail les conséquences sur le travail et les conditions de travail.