Driscolls est une multinationale qui contrôle environ un tiers de la production et de la distribution des fraises et de mûres aux États-Unis. La firme cultive dans 21 pays et vend dans 48. En 2015, dans une ferme industrielle de l’État de Washington, the Sakura brothers berry farm, qui fournit Driscoll, le syndicat Familias Unidas por la Justicia (FUJ) dénonçait les conditions de travail sur le site et l’exposition des travailleurs et travailleuses (venant pour leur majorité de l’État de Oaxaca, au Mexique) à de fortes doses de pesticides. Ces doses sont plus élevées que dans la plupart des autres types d’exploitations fruitières car les champs sont plantés de façon plus dense, ce qui signifie que les produits chimiques sont répandus beaucoup plus près des personnes pendant qu’elles cueillent. Mais l’exposition aux produits toxiques n’est pas le seul des aspects scandaleux de la politique de cette ferme : en 2015 elle employait ses salariés sans contrat, sans leur payer la totalité des heures travaillées et refusait de reconnaître leur syndicat. Driscoll cautionne voir encourage ce type de pratique chez nombre de ses exploitants.
Ainsi en Basse Californie (Mexique), comme le dénonce sans relâche à San Qintin l’Union des travailleurs agricoles de San Quintin, Alianza de Jornaleros et le Syndicat des journalier-es SINJA. Ces organisations ont appelé à une journée mondiale de boycott des produits Driscoll le 29 septembre pour des raisons similaires d’une part, pires d’autre par, que celles que dénonçaient les travailleurs et travailleuses de l’État de Washington. Car s’ajoutent également la dénonciation de viols que subissent les travailleuses mexicaines dans les plantations de San Qintin.
Dans cette ville, plus de 80 000 travailleurs et travailleuses ont été obligés d’émigrer du Veracruz, du Michoacán, et de Oaxaca notamment. Dans ces régions, de nombreuses communautés autochtones ont subi les impacts de politiques ultra-libérales issues que l’ALENA (Traité de libre-échange nord-américain) et de l’usage contraint de maïs transgéniques que le traité a permis de faire proliférer. C’est une catastrophe humaine et environnementale, car le maïs transgéniques a fait disparaître les cultures traditionnelles ainsi que de nombreuses variétés, mettant les populations à la merci économique des sociétés produisant le maïs OGM.
Les conditions de travail à San Quintin sont elles aussi épouvantables
« Les travailleurs et travailleuses gagnent entre 8,00 $ et 9,00 $ par jour, sont payés à la pièce, et vivent dans des logements de fortune construits avec des sacs en plastique, des bâtons et tout type de matériel jetable qu’ils peuvent se procurer. Les travailleurs travaillent souvent jusqu’à 12 heures par jour avec leurs enfants, les femmes en portant leur enfant sur le dos. Les pesticides sont pulvérisés sur leur corps et ils et elles sont forcés de travailler sous de très fortes chaleurs. Pour la récolte des baies les travailleurs et travailleuses doivent supporter les piqûres d’insectes et la crainte d’être mordu·e·s par des serpents à sonnettes, le tout sans avoir l’autorisation de prendre des pauses », dénonce les syndicats des travailleurs et travailleuses agricoles de San Quintin.
Solidaires et le Réseau syndical international de solidarité et de luttes soutiennent les travailleurs et travailleuses de San Quintin et leur droit à s’organiser syndicalement, ainsi que leur légitimes revendications. Driscoll’s : encore une multinationale qui pratique de multiples formes d’exploitation.