Des formations « Enquêtes-actions, Pratiques syndicales- Pratiques de terrain » 

Ces derniers mois, plusieurs Solidaires départementaux (Paris, Nantes, Bordeaux, Lyon, Nancy) ont organisé des formations de 2 ou 3 jours sur les pratiques d’enquêtes syndicales. Un cahier stagiaire de formation syndicale est édité par le CEFI-Solidaires pour accompagner ces formations .
Pour comprendre ce que vivent les salarié-es dans les bureaux, les services, les entreprises et développer des pratiques d’enquêtes syndicales, ces formations concernent tous les militant-es Solidaires qui veulent intégrer dans leur politique syndicale la prise en compte de ce que vivent les salarié-es et contribuer avec eux à développer des politiques d’actions.

 
cahierpratiquen10Cahier de formation syndicale n°10 « Enquêtes-actions, Pratiques syndicales- Pratiques de terrain » Prix = 3 € 

Règlement par chèque à l’ordre du CEFI Solidaires – Commandes à adresser par les organisations de Solidaires à cefi@solidaires.org

Les pratiques d’enquêtes-actions que nous souhaitons développer doivent permettre de mieux comprendre ce que les salarié-es s’efforcent de préserver, de promouvoir, de développer, et les obstacles auxquels ils se heurtent. Il s’agit de développer des connaissances fines, détaillées sur ce qui se passe sur les lieux de travail. La mondialisation libérale (largement décrite par ailleurs) a des conséquences concrètes jusqu’au poste de travail. C’est donc à ce niveau qu’il s’agit de décrire ce qui fait sens collectivement et pour rendre visible ce qui est habituellement intériorisé.

Le développement d’espaces de discussions avec les salarié-es permet la mobilisation. Trop souvent, des enquêtes de CHSCT sont par exemple rédigées à partir de témoignages de collègues sans aller vérifier ensuite avec eux que ce qui est écrit par les élus correspond bien aux aspirations collectives du plus grand nombre. Des tracts syndicaux décrivent parfois des conditions de travail sans associer ceux qui vivent et subissent les situations décrites. Les pratiques d’enquêtes visent à co-construire les analyses et les revendications avec ceux et celles qui font le travail.

 
Il s’agit, en mettant en débat les questions du travail telles qu’elles se posent aux salarié-es de développer du lien, de reconquérir une capacité à agir sur les évolutions du travail et à affirmer la dignité de ceux et celles qui font fonctionner la société. Ce travail de renforcement des capacités de réflexions des salarié-es est en même temps un travail d’enracinement du syndicat.
Le renforcement des liens entre syndicalistes et salarié-es autour des questions du travail permettent d’enrichir non seulement les revendications sur les questions de santé-travail, mais aussi les autres revendications portées par Solidaires: salaires, temps de travail, statut, emplois, égalité professionnelle, formation, etc.

Dans nos pratiques syndicales, ne pas sauter une étape…

Des représentants dans un CHSCT sont informés de difficultés  importantes dans un service : conflits inter-personnels, comportements inacceptables de la hiérarchie, absentéisme important qui génère un surcroît de travail pour ceux qui s’efforcent de tenir…

Une enquête est décidée en CHSCT. La Direction octroie les moyens nécessaires et permet au CHSCT de faire quelques entretiens de salarié-es et une rencontre collective. Cela permet de recueillir des témoignages et de comprendre ce que vivent les collègues.

Un rapport est rédigé rapidement et envoyé aux autres membres du CHSCT ainsi qu’à la Direction…

Il manque quelque chose !

Dans les formations pratiques d’enquêtes, nous échangeons sur la nécessité de permettre aux salarié-es d’être acteur et pas seulement sujet des enquêtes et de ce que nous écrivons sur le travail. Il ne s’agit alors pas seulement de les écouter, d’écrire ce qui nous est confié pour aller « ferrailler » ensuite le plus rapidement possible avec les Directions.

Une fois que l’on a rédigé une note, un rapport d’enquêtes, que l’on reprend dans un document un constat et des propositions, il s’agit de retourner passer un moment avec le service qui nous a sollicité.

La vérification du contenu de ce que nous écrivons avec les personnes directement concernées est un incontournable dans les pratiques syndicales que nous souhaitons développer.

Ceux et celles qui nous ont confié leurs réflexions sur ce qui ne va pas dans leur travail et sur ce qu’il faudrait exiger doivent pouvoir vérifier que nous avons bien compris ce qu ‘elles nous ont confier.

Ce retour aux intéressés avant de repasser par la phase  « institutionnelle » d’intervention dans les instances change la nature de la « délégation ». Plus l’intervention est co-élaborée, plus nous aurons les salarié-e-s avec nous avec des arguments que les Directions vont plus difficilement contrer. Et souvent, si l’on prends ce temps de retour ça nous donnera des éléments complémentaires (parfois rédigés par les intéressés eux-mêmes) et les possibilités d’action sont plus importantes.