« La montée apparemment inexorable du chômage en Europe conduit à traiter le travail comme un bien rare, dont il conviendrait d’envisager le partage. Or le travail ne peut être défini comme un bien, et il n’est pas plus rare que les hommes et les femmes valides. Son partage n’a de sens que si l’on envisage le travail abstrait, celui qui s’objective en un salaire. En revanche on voit mal comment partager le travail concret, celui qui exprime la personne du travailleur, et qui l’exprime dans ses œuvres. Car, vu sous cet angle, le travail n’est pas réductible à une quantité de temps ou d’argent, il a la nature juridique d’une liberté fondamentale de la personne »
Par Alain Supiot, éditions PUF
Alain SUPIOT est professeur au Collège de France. Il est notamment l’auteur du Droit du travail, de l’Esprit de Philadelphie. La justice sociale
face au Marché total, et de la Gouvernance par les nombres.