La politique sanitaire d’EDF pour protéger les salariés EDF et ses prestataires
Pénurie de masques : à certains endroits, la direction d’EDF invoque l’incompétence des salariés à mettre des masques. La direction d’EDF reprend en cœur l’argumentaire de la porte – parole du gouvernement à propos des masques de protection en évoquant l’incompétence des salarié·es !
Il serait donc plus difficile de porter un masque que de piloter un réacteur nucléaire, ou d’éviter un blackout en assurant l’équilibre du réseau électrique ? Pour les porte-paroles gouvernementaux mis en place au sein d’EDF, c’est oui !
SUD-énergie trouve inacceptable que la direction d’EDF participe à cette mascarade visant à éluder le problème français de pénurie de masques protecteurs.
C’est pourtant Émmanuel Macron qui a décidé en 2018 de laisser détruire les machines de l’usine de production de Plaintel par la société Honeywell. Les salariés de tous les secteurs en font maintenant les frais.
Nous exigeons la mise en place immédiate de moyens de prévention et de désinfection à l’ensemble des personnels travaillant aujourd’hui sur l’ensemble du parc nucléaire EDF.
La politique de prêt de main d’œuvre et de marchandage des entreprises de l’énergie (groupe EDF.SA, CEA, ORANO ex-Areva, ENGIE ex-GDF…)
Auditionnés le 16 juin 2018 par la commission d’enquête présidée par Barbara POMPILI, pour l’amélioration du niveau de sécurité et de sûreté nucléaire, les syndicats (CGT — FO — CFDT — CFTC — CFE CGC) s’étaient alors tous déclarés favorables à la mise en place d’une convention collective spécifique aux travailleurs du nucléaire.
La fédération SUD Énergie, malgré qu’elle soit présente depuis des années dans l’industrie nucléaire, a été oubliée par cette commission. Nous avons tout de même suivi les débats et ce qui en est sorti avec grand intérêt malgré l’ostracisme dont nous sommes victimes.
Cette commission préconise une convention collective commune aux travailleurs du nucléaire afin qu’ils soient mieux protégés. Ceci dans le but d’améliorer les conditions de travail qui sont gage de bon état de la sûreté nucléaire.
Cette convention existe, elle s’appelle « statut des Industries électriques et gazières » ! Ce statut historique a été mis en place pour protéger les salariés et assurer l’égalité entre eux afin d’assurer à tous les concitoyens français, un service public de qualité.
Ce qui est mis en lumière à l’occasion de cette crise du COVID-19, de façon plus criante encore qu’habituellement, c’est bien une politique globale de prêt de main d’œuvre.
Cette situation éclaire la mise en concurrence déloyale des salariés entre eux. Des salariés se voient réquisitionner au nom de la productivité de leur client. Ils reçoivent directement des injonctions à travailler au nom d’un concept de service public duquel ils sont pourtant écarté·es le reste de l’année du fait de leur statut de sous-traitants.
La fédération SUD-énergie appelle donc l’ensemble des fédérations syndicales de l’Énergie à se joindre à l’appel suivant
La crise du Coronavirus met en lumière que le service public de l’Énergie ne peut pas assurer ses missions sans ses sous-traitant·es. Il est temps désormais d’appliquer le statut des IEG, et notamment son article 4, afin d’intégrer dès que possible les 40 000 sous-traitants du nucléaire au statut des IEG.
Le statut du personnel des IEG est très clair, il stipule dans son article 4 :
« Les emplois, fonctions ou postes de services et exploitations, doivent être intégralement assurés par des agents statutaires, d’abord engagés au titre d’agents stagiaires. »
Exigeons ensemble la titularisation immédiate (l’intégration au statut) de tous les prestataires qui ont démontré par leur présence et leur mise à disposition que leur emploi est nécessaire au service public et à sa continuité.
Nous estimons en parallèle qu’il est capital, pour le devenir de la filière de production d’électricité quel que soit son origine (nucléaire, hydraulique, Enr, etc.), d’arrêter immédiatement la mise en concurrence des travailleurs de la sous-traitance entre eux pour des profits privés, et de les intégrer aux entreprises donneuses d’ordre. Cette concurrence se fait au mépris de ces mêmes salariés, qui réalisent leurs activités sans aucune reconnaissance pour leurs métiers et multiples expositions.
Nous déclarons que ceci est valable pour l’ensemble des industries et filières de l’énergie allant de l’extraction des matières, la production, le transport, la distribution, jusqu’au recyclage ou traitement des déchets et du démantèlement des installations.
Nous exigeons la titularisation de tous·tes les prestataires d’entreprises en commençant par celles et ceux qui ont été requi·es durant cette crise du COVID-19.