Le mercredi 11 février 2015 à 18 h 30, le collectif pour la santé des travailleuses et des travailleurs a tenu son premier meeting unitaire à l’espace jean dame à Paris.
Ce collectif pour la santé des travailleuses et travailleurs est à l’origine de l’appel pour ne plus perdre sa vie à la gagner qui a réuni Annie Thebaud Mony, Directrice de recherches honoraire à l’INSERM, Daniele Linhart, Sociologue, Directrice de recherches émérite au CNRS, Eric Beynel, porte-parole de l’union syndicale Solidaires, Christophe Godard, Secrétaire national de l’UGFF-CGT (responsable Santé-Travail), Jean-Michel Sterdyniak président du SNPST, Dominique Huez pour l’Association Santé Médecine du Travail, Alain Carré pour le SMTIEG-CGT, Gilles SEITZ pour le collectif CGT et UGICT-CGT médecins du travail, Arnaud de Broca pour la FNATH, Secrétaire général de la FNATH, Julien Lusson pour Attac, Louis-Marie Barnier pour la Fondation Copernic, les syndicats CGT, FSU et Sud de l’inspection du travail, un Collectif de 27 cabinets, experts CHSCT ou intervenants en santé au travail et les associations Henri Pezerat, Ban Asbestos et Robin des toits.
Des interventions d’une grande richesse
Le meeting, animé par Nolwen Weiler de Basta !, François Desriaux de la revue Santé et Travail, a été l’occasion pour l’ensemble des composantes du collectif de faire le point sur les différentes attaques auxquelles nous sommes confrontées et de démontrer, si il en était besoin, l’utilité des outils de défense de la santé des travailleuses et travailleurs que sont les CHSCT, les services de l’inspection du travail ou les Services de Santé au Travail, les associations engagées dans la défense et la lutte, les cabinets d’expertise CHSCT et bien d’autres encore.
En complément de ces interventions de nombreux actrices et acteurs de luttes pour la défense de la santé du mouvement ouvrier sont venus témoigner de leurs batailles : Michel Capron pour la plateforme RSE sur l’importance d’avoir une action internationaliste sur ces enjeux, Pascal Vitte pour l’observatoire du stress et des mobilités forcées de France Télécom sur l’enjeu d’une appropriation collective des termes du débat santé travail, Philippe Billard sur la sous-traitance dans le secteur du nucléaire et l’urgence à agir pour avoir de réels outils de défense, Christine Poupin sur les CHSCT en zone Seveso, Gerald Le Corre pour l’intersyndicale inspection du travail de Seine Maritime et ses luttes à la fois pour donner des droits nouveaux aux CHSCT de la fonction publique et défendre l’utilité sociale de l’inspection du travail, Olivier Le Saec du syndicat Sud BPCE à l’origine d’une action juridique contre le Benchmark et Maud Beckers avocate du Syndicat des Avocats de France sur les actions devant les prud’hommes, instance elle aussi attaquée par le projet de loi Macron.
Faire face à une logique globale
Ce meeting a été l’occasion de réaffirmer notre dynamique unitaire, indispensable pour ne plus être isolés face à des attaques qui ont une logique globale.
Depuis les lois Auroux de 1982, le Medef contre-attaque et s’attache à réduire le principe de la loi comme filet de protection via les possibilités d’accords dérogatoires sur certains sujets qu’il a réussi à obtenir au fil des Accords Nationaux Interprofessionnels et des lois qui les transposent dans le code du travail. Ces attaques font également suite aux atteintes successives ces dernières années à la médecine du travail, que les employeurs tentent d’instrumentaliser pour adapter les salariés au travail et faciliter l’exclusion des travailleurs, à l’inspection du travail, à travers la remise en cause de son indépendance et la réduction de ses moyens et aux Conseils de Prud’hommes entravé par le manque de moyens.
Construire ensemble
L’objectif du collectif n’est pas seulement de dénoncer les attaques du patronat et du gouvernement contre les droits collectifs des travailleurs en matière de santé au travail mais aussi de lever les obstacles qui entravent encore trop souvent l’exercice de ces droits collectifs, notamment du fait de la taille de l’entreprise, de la précarité des salariés, de la pénurie de médecins du travail et du manque d’indépendance des services de santé au travail.
Il s’agira aussi d’améliorer ces droits en favorisant notamment les nécessaires collaborations entre tous les acteurs de la chaîne de la prévention de la santé au travail, notamment entre syndicats, représentants du personnel, médecins et autres acteurs des services de santé au travail, experts auprès des représentants du personnel au CHSCT, agents de l’inspection du travail et des caisses régionales d’assurance retraite et de la santé au travail (CARSAT) et en construisant ensemble des droits nouveaux. Dans cet objectif nous construirons dans les mois qui viennent les états généraux de la santé des travailleuses et travailleurs.