CONSEIL GÉNÉRAL DU NORD
Lors d’une assemblée générale du personnel le 29 janvier, les éducateurs et assistants sociaux chargés des missions de protection de l’enfance sur le secteur de Roubaix-Croix- Wasquehal, asphyxiés par la surcharge de travail et mis en difficulté par l’autorité administrative du Conseil Général du Nord, ont décidé, unanimement, de démarrer un mouvement de grève à compter du 9 février.Cette situation due à une surcharge continue et ingérable de travail se caractérise par le nombre important de prises en charge d’enfants confiés au service (plus de 530 enfants confiés pour 12 travailleurs sociaux, soit en moyenne 44 situations par professionnel – amplitude de 38 à 52 mesures pour chacun). Ce qui est totalement ingérable. Les difficultés massives de cette équipe sont largement partagées par l’ensemble des travailleurs sociaux situés sur le territoire de Roubaix Tourcoing qui se joindront au mouvement.
Jusqu’ici, les seules réponses du Conseil Général se bornent à quelques renforts de contrats précaires et à des redéploiements ou à de la mutualisation de moyens… ce qui ne règle en rien les conditions de travail sur le long cours. Pourtant, depuis plusieurs années, le constat du turn-over dans les équipes, du mal-être professionnel et des demandes de mobilités est partagé avec l’exécutif départemental.
En 2011, le Président, Patrick Kanner, devenu depuis ministre de la ville, s’était engagé à un plan pluriannuel de créations de postes, affirmant qu’aucun travailleur social dans le Nord ne devait se voir confier plus de 39 situations… engagement qui n’a pas été tenu. Aujourd’hui, la responsabilité de Monsieur Didier MANIER, en tant que Président du Conseil Général du Nord, est clairement engagée. « Chef de file de l’action sociale et de la protection de l’enfance » de par la loi, il a l’obligation, de mettre en œuvre les mesures de placements des mineurs victimes de maltraitance, ordonnées par les Juges des Enfants. Or, faute de moyens, de plus en plus d’enfants ne sont pas protégés (mesures de placements non réalisées).
Au-delà des revendications de l’équipe enfance de Roubaix-Croix-Wasquehal, qui doivent trouver une réponse immédiate, la mise en œuvre d’un plan d’urgence passant par la création de postes répondant aux besoins portés par les équipes et répondant à la massification de la précarité sur ce territoire est incontournable.