Mise en œuvre du droit de retrait pour situation de danger grave et imminent dans une enseigne de la restauration rapide…

Domino’s Pizza est une firme propriété de la société Bain Capital LLC qui a été fondée par Mitt Romney (candidat contre l’actuel président Obama aux élections américaines de cette fin d’année). Du lourd ! Mais à l’autre bout de la chaîne, les salariés ont à faire à un patron qui a acheté son droit d’entrée dans la société et va exploiter au maximum son personnel. La majorité des employés sont des jeunes étudiants issus des couches populaires qui n’ont pas d’autres alternatives que de bosser dans ce type d’entreprises pour financer leurs études.

S’il existe des disparités entre magasins, la situation générale se caractérise par une pression dans le travail importante. Pas toujours de visite médicale, du matériel pas toujours adapté (scooters, vêtements de travail insuffisants ou/et inefficaces), les emplois du temps sont modifiés sans les préavis prévus à la convention collective. Tout cela évidemment sans reconnaissance salariale.

Les jeunes d’un des magasins de Domino’s Pizza à Lyon expliquent : « Beaucoup de problèmes n’étaient pas réglés depuis de très nombreux mois. Plutôt que de craquer chacun dans son coin ou de démissionner, la mise en œuvre le 21 septembre au soir, d’un droit de retrait collectif face à une situation qui était gravement préjudiciable pour notre santé a permis de faire bouger les choses : des embauches sont accélérées et en cours, le temps d’habillage et de déshabillage est désormais comptabilisé pendant le temps de travail, les scooters sont réparés et les pneus changés, les plannings de travail vont désormais tenir compte des souhaits et contraintes (notamment pour les étudiants) et plusieurs autres questions personnelles ou communes aux employés du magasin sont en cours de prise en charge par l’employeur. Ces questions qui avaient été soulevées depuis de nombreux mois ont été prises en compte à la suite de l’action collective qui a été décidée rapidement lorsque nous nous sommes rendu compte de l’état de certains d’entre nous. Nous n’en pouvions plus ! ».

Ces résultats ont été possibles grâce à l’aide et à l’appui de militants de Solidaires Rhône. L’inspection du travail a été tenue informée de l’action par le syndicat (ce qui limite beaucoup les risques de pression sur les salariés). L’action débouche aussi sur la syndicalisation et la création d’une section syndicale.