Dans les gares de Lyon Perrache et Lyon Part-Dieu : les cheminots s’opposent à la dégradation du service public

51-sud-railLes luttes ne font pas toujours la une des médias. Le discours dominant développe l’idée qu’il n’y aurait plus de grèves et que de toute manière, ça ne sert à rien.

Ce n’est pas l’avis des agents d’accueil des deux grandes gares lyonnaises qui luttent contre une réorganisation qui dégrade à la fois l’emploi (20 temps plein supprimé pour les deux gares) mais touche aussi le cœur du travail des agents. Comme dans la plupart des entreprises, la direction de la SNCF réorganise le service d’accueil en fonction de ses pseudo-priorités du moment qui ne sont pas celles d’hier et ne seront plus celles de demain. Ces réorganisations du travail sont évidemment réalisées sans tenir compte des réalités vécues tous les jours par ceux et celle qui font le travail.

Les missions sont revues à la baisse avec un discours « les agents d’accueil doivent tous être au bon moment au bon endroit ». Formule magique avec pour la direction, un bon moment au bon endroit, qui est dorénavant à l’arrivée des TGV en gare pour orienter les voyageurs vers leurs correspondances ou les prendre en charge en cas de retard. En conséquence, la nouvelle organisation prévoit la fermeture du bureau d’accueil en gare à certaines heures ainsi que la réduction de la présence sur les quais pour les TER, et pour les départs de TGV (que la Direction souhaite transférer sur les contrôleurs).

Cela aboutit évidemment à des bugs depuis la mise en œuvre de cette restructuration en avril, avec des usagers mécontents car livrés à eux-même, avec des PMR (personnes à mobilité réduite) laissées à l’abandon sur les quais, des réclamations, des usagers qui, quand ils arrivent à trouver un agent d’accueil sont exaspérés et parfois très agressifs face à cette situation. Alors que la réorganisation se solde pour les cheminots comme pour les usagers par un fiasco, la Direction maintient le cap et s’entête. Toutes les réunions, concertations et préavis de grèves se soldent par des échecs.

Une forte mobilisation des agents a eu lieu avec une première grève les 27 et 28 mars puis les les 17 et 18 avril ainsi que les 24 et 25 avril. Le conflit est parti pour s’ancrer dans la durée… car les agents concernés sont déterminés !
Ce conflit illustre bien les dégradations à l’œuvre partout. D’un côté des Directions (avec boules-quiès et œillères) qui décident de politiques qui changent en permanence et sont conçues très loin du terrain. De l’autre, ceux qui font le boulot qui n’acceptent pas de subir la dégradation de leurs rapports avec les voyageurs. Il y a d’un côté un discours sur les clients et de l’autre ceux qui tous les jours de l’année gèrent les aléas, les retards, les dysfonctionnements, informent et conseillent. La lutte pour l’emploi et le service public est une lutte pour pouvoir faire un travail où on n’est pas obligé en permanence de se prendre la tête .

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