Créosote : campagne SUD-Rail contre la menace toxique pour les travailleurs-euses du Rail

railPour les non-initiés, la créosote de goudron de houille a été longtemps le produit industriel le plus utilisé pour conserver notamment les traverses  de chemin de fer en bois. Or, la créosote est un produit dangereux classé cancérigène de catégorie 1B. La créosote est nocive par inhalation (vapeurs toxiques et irritantes pour les yeux et les voies respiratoires), par combustion (dégagement de gaz toxiques) et par contact cutané (irritation de la peau, dermite photo-toxique en cas d’exposition aiguë, cancers cutanés en cas de contacts répétés et prolongés). C’est ainsi que depuis juin 2003 l’utilisation de la créosote ou de bois créosotés est interdite pour les particuliers. Mais une exception a été accordée pour les voies de chemins de fer ou les lignes électriques, ce qui expose les travailleurs-euses qui les manipulent.

Par ailleurs, selon la réglementation européenne c’est également un danger pour l’environnement et les traverses en bois imprégnées de créosote deviennent un déchet dangereux dès le moment où elles sont démontées, abandonnées ou promises à un autre usage (il y a quelques années, il y a eu un scandale sur les traverses recyclées massivement pour en faire du charbon de bois domestique). La SNCF retirant des milliers de tonnes de traverses chaque année, pour être remplacées par des traverses en béton, les sommes en jeu sont colossales et le danger environnemental constitué par le stockage des traverses créosotées reste important.

SUD-Rail mène donc une campagne nationale auprès notamment des cheminot-es de l’Equipement et des travailleur-ses du Rail du secteur privé qui sont amenés à manipuler ces traverses. Via les CHSCT notamment, en lien avec la médecine du travail, un travail de sensibilisation est mené sur la prévention des risques et sur le fait de garantir une surveillance médicale renforcée pour les agents exposé-es. En cas d’intervention sur les traverses (perçage, sciage) générant des poussières de bois, l’outil doit être muni d’une aspiration à la source et les ouvriers doivent être équipés d’une protection respiratoire adaptée.
Mais des  dysfonctionnements ont été constatés dans le processus de conditionnement des bois créosotés. A savoir que les chantiers SNCF sont approvisionnés en traverses créosotés à 90% par les ateliers SNCF et les 10% restant le sont par 4 entreprises belges.  Le constat est que les traverses bois SNCF ne respectent pas les normes de sécurité, puisqu’elles sont faites avec des bois de mauvaise qualité trop imprégnées de créosote, le temps de séchage n’est pas respecté, et sur les entreprises extérieures qui fournissent des traverses, certaines  utiliseraient encore la créosote type B, interdite en France depuis le 1er janvier 2014.
Suite à cette campagne syndicale, la direction a du annoncer plusieurs engagements et la plus grande vigilance syndicale s’impose, car notre santé n’a pas de prix.

Plus d’informations sur les liens suivants :
http://www.sudrailchambery.fr/index.php?page=accueil&id=197
http://www.robindesbois.org/traverses_chemin_de_fer.html