Le « lean management » – littéralement, « management maigre » – a des effets négatifs sur la santé, c’est sans appel selon une étude européenne menée par Antoine Valeyre au Centre de l’étude et de l’emploi, un laboratoire CNRS qui a interrogé près de 20 000 travailleurs.
Facteurs de pénibilité physique, intensité du travail, troubles musculo-squelettiques, stress et troubles psychologiques sont les variables de conditions et santé au travail analysées par une étude menée auprès d’environ 20 000 salariés européens. Résultat ? Le lean et le taylorisme se révèlent être les deux mauvais élèves. À l’instar des postures douloureuses et fatigantes, 43 % des salariés du lean revendiquent de telles souffrances contre 20 % seulement pour les travailleurs issus d’organisation dite apprenante, inspirée d’un modèle suédois.
Selon ses promoteurs le lean a pour objectif d’améliorer les performances de l’entreprise en agissant sur les tâches sans valeur ajoutée, il s’agit de faire la chasse au gaspillage de temps: suppression de déplacements ou de gestes jugés inutiles. Or ces moments représentent des espaces de respiration indispensables pour les salariés.