Un nouveau collectif rassemblement Bleu Marine sur « la dignité au travail »

indexDans sa stratégie de dédiabolisation-banalisation, le FN initie des collectifs tous azimuts à travers son mouvement-appendice Rassemblement bleu Marine, afin de tenter d’élargir son spectre politique.

Le RBM a donc également initié différents collectifs, pour la plupart des coquilles vides mais qui permettent au FN des « coups médiatiques» : «Racine » (enseignants), « Marianne » (étudiants), «Nouvelle Écologie», « Banlieues Patriotes », « Audace » (pour les «jeunes actifs»)… Dernièrement, un nouveau collectif « Croissance bleu marine» a été initié avec un transfuge de la CGPME pour séduire les patrons de PME, coeur de cible du FN pour créditer son programme économique national-capitaliste.

Et pour pouvoir jouer sur tous les tableaux, le FN annonce la création prochaine d’un nouveau collectif dédié à la thématique de « la dignité au travail », sous l’égide de Corinne Berthaud, conseillère régionale du groupe FN-IDF Bleu Marine et par ailleurs, auteur d’un livre co-écrit avec la journaliste Gaëlle Rolin « Cette comédie qu’on appelle le travail », publié en janvier 2015 aux Éditions Calmann Lévy et récompensé mi-février par un jury Toit Citoyen (Club des Élus de Comités d’Entreprise).

Cette pseudo « spécialiste de la prévention des RPS » faisait partie à 34 ans « des 6 % des femmes à siéger au comité de direction d’une entreprise française cotée au CAC 40 », car ancienne cadre chez Coriolis, et a fondé depuis l’entreprise Xylès, société de conseil en management auprès des entreprises, quand les « RPS » sont devenus un marché très lucratif.

Son livre co-écrit fait la part belle à sa propre histoire, sous forme de storytelling, et apporte quelques témoignages de salarié-es présenté-es comme « Des gens pour la plupart irréprochables qui veulent faire avancer les choses et bien faire leur travail». Mais dans plusieurs interviews éclairantes, elle déclare notamment : « Non, je suis contre la reconnaissance du burn-out en maladie professionnelle. De la sorte on culpabilise les salariés en traitant leur cas de façon individuelle ». Tout le monde est mis au même niveau : « Les salariés, les petits patrons, les agriculteurs, les médecins, les fonctionnaires, les chômeurs… Personne
n’est épargné » et les patrons des PME et TPE sont également victimisés car ils subiraient « un acharnement fiscal asphyxiant. La dictature administrative n’a plus aucune limite: contrôles, redressements abusifs, fiscalité et réglementation délirantes martyrisent les petits patrons ». Qu’on se rassure, la morale est sauve, car s’il faut bien s’apitoyer sur toutes les victimes du « système » jamais caractérisé, « Les entreprises  ont le droit de licencier mais en préservant la dignité des personnes ».

Quelle solution préconise cette « experte » des RPS ? La recette miracle est la suivante, dans l’intérêt supposé commun des salarié-es et des entreprises: « C’est l’envie de s’amuser et de rassembler les gens qui m’anime. Nous devons retrouver le goût du rire, du partage et de la solidarité, c’est devenu une urgence vitale pour notre société. Refusons les oppressions du quotidien, retrouvons l’audace de nous lever. Cessons de vivre triste, pour nous, pour nos enfants, faisons de la joie la composante de ce monde nouveau ». Un « monde nouveau » aux couleurs Bleu Marine ? Décidément la posture sociale du FN ne fait pas longtemps
illusion.