« Le plus dur, c’est l’incertitude ». Face aux plans de restructuration et aux suppressions de postes qui se succèdent chez Sanofi, les salariés du géant de l’industrie pharmaceutique vivent très mal de ne pas savoir ce qu’il adviendra demain de leur emploi et de leur vie.
Le PDG de Sanofi, Christopher Viehbacher, veut se désengager de Toulouse, mais les salariés ne savent pas ce qu’il veut faire exactement. Ils sont dans le flou le plus total, ne sachant seulement que l’avenir du site reste à définir. C’est une situation angoissante et anxiogène.
A Sanofi Toulouse, le CHSCT a fait réaliser une enquête (415 à réponses soit 68% de l’effectif du site) auprès des salariés, démontrant les effets délétères du plan de la direction.
Quelques éléments issus des résultats de l’enquête :
Les événements depuis le 5 juillet ont eu des répercussions importantes et variables sur l’état de santé des salariés, tant sur le plan psychologique que physique.
• 83% des répondants ont signalé au moins une répercussion sur leur état physique dont parfois des atteintes irréversibles.
• 98% des répondants ont signalé au moins une répercussion sur leur état psychologique. Notamment 73% signalent des troubles du sommeil et 48% un mal être au travail.
Depuis le 5 juillet 2012, une personne sur trois a été au moins une fois en arrêt de travail. Il est arrivé à 2 personnes sur 3 de venir alors qu’elles ne se sentaient pas en état de travailler. 89% des répondants considèrent que leur environnement de travail s’est dégradé depuis le 5 juillet 2012.
Le comportement alimentaire a été modifié pour 45% des personnes. Il a aussi été constaté une augmentation de 20% de la consommation de tabac et d’alcool. 34% des personnes ont eu recours à des psychotropes, antidépresseurs ou somnifères. 30% ont pris ou prennent des anxiolytiques pour pouvoir venir travailler.
Les niveaux de stress et d’anxiété ont doublé depuis l’annonce.
Par ailleurs, les résultats de l’OMSAD (observatoire médical du stress, anxiété et dépression) sur la période juillet-décembre 2012 (questionnaire individuel rempli par les salariés au cours de la visite médicale) montrent eux aussi une évolution très nette des niveaux de stress et d’anxiété sur le site. Le nombre d’état dépressif a été multiplié par 5 chez les hommes et par 3 chez les femmes.
Pour le CHSCT de Sanofi Toulouse, l’employeur ne remplit pas son obligation légale de sécurité envers ses employés. Il ne compte pas en rester là, nous aurons l’occasion d’y revenir.