C’est quoi ce travail, Jean-Pierre Levaray
La maison d’éditions associative Chant d’Orties http://chantdorties.free.fr/, dont le but est « la promotion de la littérature sociale et de tous moyens d’expression s’y rapportant, ainsi que l’accès à la littérature aux personnes les plus démunies », propose entre autres des livres engagés et lucides pour la jeunesse.

On recommande notamment « C’est quoi ce travail », sorti en 2012, écrit par Jean-Pierre Levaray et illustré par David Rebaud. Dans ce livre, une fillette de 10 ans, Anabelle, parle de son père qui bosse et lutte dans une usine classée Seveso. Cette usine, qu’elle voit de sa fenêtre, elle en perçoit les dangers à cause des accidents et quand elle entend la sirène, elle s’inquiète pour son père ouvrier. Un jour, en écoutant les conversations entre son père et sa mère, elle apprend que l’usine va fermer et que le chômage menace. Avec ses collègues, son père occupe l’usine : c’est la grève rythmée de manifestations.
Ce livre est le premier roman jeunesse de Jean-Pierre Levaray, lui-même ouvrier et syndicaliste dans une usine Seveso en Normandie, et qui rend accessible aux jeunes enfants la réalité de la vie ouvrière en usine, les conditions de travail et l’organisation de la lutte. Un excellent complément aux autres livres de Jean-Pierre Levaray, auteur également de « Putain d’Usine » et de « Après la catastrophe » chez Agone, ainsi que d’une chronique intitulée « Je vous écris de l’usine » depuis plus de 10 ans dans la revue CQFD.

Exposition sur les conditions de travail
Jusqu’en décembre dernier, l’exposition d’affiches « La promotion de la santé et de la sécurité au travail : tout un art ! » s’est tenue à l’Institut syndical européen de Bruxelles (http://www.etui.org/fr/Evenements/La-promotion-de-la-sante-et-de-la-securite-au-travail-tout-un-art-!-Exposition-d-affiches) avec également des projections de documentaires comme « La mise à mort du travail : La destruction », de Jean-Robert Viallet.
Où l’on constate que dans beaucoup de pays d’Europe, les institutions de prévention de santé et sécurité au travail ont très longtemps insisté sur la responsabilité individuelle des travailleurs (d’ailleurs les travailleuses sont quasi absentes des représentations), insinuant que les accidents résultent de la négligence et de la désobéissance aux consignes de sécurité, et occultant ainsi implicitement les responsabilités patronales.
Si les maladies professionnelles ne sont pas abordées, depuis peu d’autres thèmes apparaissent : stress, TMS…
Par ailleurs, on voit à travers l’évolution des affiches une créativité artistique qui passe de la figuration réaliste à une représentation symboliste. Un aperçu d’affiches sur le site espagnol http://www.expotrabajoysalud.es
Autre représentation : en 1972, l’artiste engagé Ernest Pignon-Ernest organisait une exposition « Les Accidents du travail », où pendant 12 jours d’exposition, était reproduites 156 images d’ouvriers grandeur nature figurant le nombre de travailleur-euse-s qui allaient mourir d’un accident du travail pendant la durée de l’exposition.