Quand la verticalisation remplace la proximité ou chronique d’une nouvelle souffrance au travail dans le secteur du commerce 

32-solid-meteoLes prévisionnistes départementaux (devenus des prévis conseil) n’ont plus le triste privilège de se voir retirer le lien de proximité : la notion de « terrain » devient également obsolète pour les « commerciaux » de Météo-France.
Non contente d’avoir dépossédé les CDM, il y a quelques années, de leur activité commerciale, sous prétexte d’amateurisme (il n’y avait soi-disant pas suffisamment de dossiers sur chaque type de demande pour « savoir » les traiter correctement en local) l’organisation commerciale qui poursuit sa mise en place, tel un rouleau compresseur, reprend le même argument maintenant en Région : et c’est alors le « portefeuille clients géographique » qui va évoluer, pour devenir plus « professionnel » ou « spécialisé par métier clients » (énergie, routes, aéro etc…).

Comme pour les « prévis conseil » c’est un choix peu explicité, mal compris.
Ainsi, un commercial de la DIRIC pourra aller rencontrer un client à Toulon, un commercial de la DIRO aller à Paris, etc. sans que cela ne pose problème (à part bien sûr les dépenses de transport qui vont exploser…). Pour l’instant, c’est du volontariat, de l’informel….à quand la guerre ?

Le constat est le même dans d’autres secteurs de la Fonction Publique, comme nous le font savoir nos camarades Solidaires des Douanes, de Pôle emploi, ou encore Inspection du Travail, Eaux et Forêts, Santé, Impôts, Telecom etc, etc : les mêmes organisations par « antenne métiers » se mettent en place, et comme les réticences sont vives il faut « valoriser » ces postes auprès des personnels par des primes.

En effet, les dégâts engendrés concrètement par cette nouvelle organisation sont légion : des agents en surcharge ou sous-charge de travail, des jalousies entre services ou entre collègues et des usagers (clients) de plus en plus mécontents de la Fonction Publique.
Le choix est « perdant/perdant » :

  • soit l’agent devient lui même « spécialiste » (il est d’ailleurs sollicité en permanence par sa hiérarchie pour le devenir), mais il est alors en permanence sur les routes ou en réunion, croulant sous le travail. Dans certains cas on peut même aller jusqu’à l’inciter à déménager. Souvent il n’arrive plus à traiter toutes les demandes, alors même que ses « objectifs » ou « plans d’action » sont de plus en plus contraignants.
  • soit il choisit de rester « généraliste » et il n’a presque plus rien à faire, car ses différentes tâches sont transférées ailleurs, éclatées vers les fameux spécialistes. A lui, reviennent des miettes sans intérêt ou dévalorisées. La hiérarchie lui fait bien comprendre qu’il va devenir un « poids mort », tandis que les clients sont mécontents (du fait que les collègues /collaborateurs régionaux sont surchargés de boulot). Et la pression s’accentue « pour son bien et son plan de carrière » afin qu’il accepte de devenir « spécialiste ».

C’est donc bien cette nouvelle organisation du travail, soit disant la plus « efficiente » pour pallier la réduction régulière des effectifs, qui est source de souffrance au travail !