Deux ans de simulacres et puis s’en vont ! Tel est le résumé de la négociation sur les conditions de travail. Fin 2011, au vu des suicides et de la dégradation de la santé des salariés liée à des conditions de travail délétères, toutes les organisations syndicales demandaient des mesures d’urgence à BPCE : suppression du benchmark, suppression des objectifs individuels et mise en place de badgeuses en agences. Le sens de cette demande ? Un gage de la bonne volonté patronale en amont de négociations à suivre. Peine perdue !
Ont suivi deux années de pseudos échanges qui ont vu certains naïfs croire à la bonne volonté des patrons. Deux ans marqués aussi par des actions juridiques victorieuses de Sud : interdiction faite de recourir au benchmark comme à toute mise en compétition des salariés, et réintégration de Sud, exclu arbitrairement par les patrons des négociations thématiques sur les conditions de travail. Sud n’a jamais cru que BPCE et les caisses locales accepteraient de remettre en cause leurs politiques commerciales sur l’autel du dialogue social. Que pèsent le mal-être, la souffrance, la mort des salariés à côté de la volonté de doubler les profits du Groupe ?
Le 28 novembre 2013, BPCE a rompu unilatéralement toutes les négociations sur les conditions de travail, mettant ainsi fin à ses pitoyables gesticulations qui n’avaient d’autre but que de faire croire que le « bien-être » (il faut oser le dire !) des salariés était au cœur de leur réflexion. Les dirigeants étaient condescendants, ils sont devenus vulgaires, méprisants et irresponsables !
Le nouveau plan stratégique est là pour affirmer, encore et toujours, la boulimie de Pérol et consorts en matière de résultats financiers. Et peu importe les moyens. La preuve ? Pas un mot sur le social dans ce document directeur ! La santé, la vie des salariés ne pèsent rien face à l’obsession du coefficient d’exploitation et l’impératif de vente. Les deux nouveaux suicides dans nos caisses n’interpellent même pas nos dirigeants qui ont pour seule priorité l’institutionnalisation des objectifs.
C’est avec ce focus récurrent sur les objectifs individuels qu’a achoppé la négociation. Omniprésents dans un texte sur le management, réducteurs dans la vision patronale du rôle des directeurs d’agence notamment, ces mots sont devenus insupportables aux oreilles de nombreux syndicats. Leur suppression, elle, était inacceptable pour les représentants des employeurs. C’était surtout l’occasion rêvée pour eux de mettre fin à des négociations dont BPCE ne voulait pas depuis le début. Sud est convaincu que Pérol et Mercier-Gallay ont poussé à dessein le bouchon aussi loin dans le seul but d’avoir un bon prétexte pour mettre fin aux négociations. Preuve en est, les représentants de BPCE ne cachaient pas leur manque d’entrain à devoir enchaîner sur des thèmes tels que l’équilibre vie professionnelle/vie privée ou les relations dans le travail.
Afin de pousser l’insulte encore plus loin, Pérol et Mercier-Gallay ont laissé faire la sale besogne à d’autres. Lâches et indignes, au point d’être incapables de venir justifier leur décision devant les représentants du personnel et d’assumer que pour eux les salariés ne sont qu’une variable d’ajustement, des corvéables à merci à pressurer jusqu’à ce qu’ils s’effondrent.
Pour Sud, face à ce déni des souffrances quotidiennes des salariés, une réaction collective s’impose.