Liquidation générale

Tout doit disparaître !

Pendant la campagne électorale de l’an passé, le futur président avait indiqué qu’il n’aimait pas le mot « pénibilité » et qu’il le ferait disparaitre si il était élu. C’est ce qu’il a effectué en supprimant le compte pénibilité pour le remplacer par un autre nom, le compte professionnel de prévention. Ce n’est pas pour autant que la pénibilité a elle disparu et que l’espérance de vie en bonne santé s’améliorera. Mais, comme toujours, ce gouvernement sur les questions de santé et conditions de travail a pour objectif de tenter de rendre invisible tout lien entre dégradation de la santé et le travail. C’est pour les mêmes raisons d’ailleurs que les ordonnances Pénicaud ont supprimé d’un trait de plume (un stylo de luxe sans doute vu que la ministre du travail est millionnaire) les CHSCT dans le secteur privé. Si on en peut faire descendre la fièvre, cassons le thermomètre !

Et maintenant la fonction publique ?

Le gouvernement a lancé quatre chantiers sur la « refondation du contrat social avec les agents publics», chantiers dans lesquels Solidaires ne peut que constater que, comme dans le privé, il empêche tout dialogue social digne de ce nom.

Le premier chantier «ouvert» par Olivier Dussopt, Secrétaire d’État à la Fonction publique, porte essentiellement sur le nouveau modèle de dialogue social dans la fonction publique. La première étape de ce projet : comment faire disparaître une des instances les plus plébiscitées par les personnels : le CHSCT

Animé par le souci premier de recherche d’économies et par la volonté de réduire au maximum les possibilités de défense des personnels, le gouvernement propose des scénariis qui visent, sur ce point précis, de supprimer purement et simplement les CHSCT.

Deux scénariis ont été présentés :

Le premier consistant à la fusion directe des CT et des CHSCT

Le second on proposant une nouvelle instance un peu inspiré du CSE dans le privé qui serait en quelques sorte un CT réuni en séance plénière affublé d’une formation spécialisée dans laquelle pourraient être abordées les questions d’hygiène et de sécurité. Cela revient en fait à une fusion déguisée, où les questions de risques psycho sociaux, de prévention et d’hygiène et de sécurité dépendront du bon vouloir de l’instance plénière qui déterminera si cela mérite ou pas la tenue d’une formation spécialisée.

Pour habiller le tout, le gouvernement insiste sur la nécessité de repenser les prérogatives de ces instances qui selon lui se chevauchent et font parfois double emploi, d’introduire une professionnalisation et une unicité de la représentativité. Un des objectifs étant de « réduire » le nombre de représentants siégeant… Ah bon ?

Solidaires, avec d’autres organisations, avait été le fer de lance dans les négociations qui ont permis la mise en place récente des CHSCT dans la fonction publique. C’est pour notre organisation un outil important pour permettre de rendre visible les altérations de la santé liées au travail et, du coup, de pouvoir permettre la mise en place de vraies mesures de prévention.

Agir !

Dans cette situation, il ne s’agit pas de regarder passer les attaques ou de déplorer les conséquences mais bel et bien de passer à l’offensive et de mener des luttes déterminées sur ces sujets essentiels. Nous pouvons nous inspirer des longues grèves victorieuses menées par les personnel-les du nettoyage d’Onet dans les gares de l’Ile de France ou de l’Hôtel Holiday Inn de Clichy. Nous pouvons aussi nous inspirer de la longue et âpre bataille engagée par nos camarades de Solidaires en Bretagne contre la firme agro-alimentaire Triskalia qui a empoisonné ses salarié-es avec des pesticides. Les exemples sont nombreux et nous avons eu de nombreuses occasion de relater dans notre bulletin des luttes victorieuses sur la santé et les conditions de travail.

Dans toutes ces batailles les solidarités et les collectifs sont essentiels. C’est le sens de l’engagement déterminé depuis ses débuts de Solidaires dans le collectif « Ne plus perdre sa vie à la gagner » qui organise les seconds états généraux de la santé des travailleuses et travailleurs et nous permet d’unir nos forces, nos expériences et notre détermination. Poursuivons les combats !