Le présentéisme au travail est le fait de venir travailler alors qu’on est malade. Alors que la plupart du temps on pointe d’un doigt accusateur l’absentéisme des salarié·es qui coûte cher aux entreprises et à la sécurité sociale, la DARES vient de publier une étude intéressante sur le lien entre conditions de travail et présentéisme en cas de maladie. Cette étude montre qu’en moyenne 11 jours de maladie ont donné lieu à 8 jours d’absence au travail et donc 3 jours à du présentéisme et que le nombre moyen de jours de maladie tout comme le nombre de jours de présentéisme sont plus élevés pour les femmes.
Le nombre de jours de maladie est un indicateur de l’état de santé des salarié·es plus dégradé pour les salarié·es âgée·es, les ouvriers·ères et les salarié·es exposé·es à de mauvaises conditions de travail (contraintes physiques, absence d’autonomie, mauvaises relations de travail, etc.).
L’enquête montre que la tendance au présentéisme est plus élevée quand le travail est intense, quand il existe des tensions avec la hiérarchie, un sentiment d’insécurité socio-économique et qu’elle est plus faible dans les collectifs de travail divisés. Elle est également plus importante pour les salarié·es âgé·es de plus de 60 ans et pour ceux et celles qui travaillent dans des petites entreprises.
Cependant la propension au présentéisme diminue au fur et à mesure que le nombre de jours de maladie augmente ce qui s’explique par une santé très dégradée qui ne permet plus de tenir au travail.
La crainte de perdre son emploi peut expliquer le niveau de présentéisme plus élevé des salariés exposés à l’insécurité de l’emploi et aux changements organisationnels. Une autonomie de décision dans son travail, la possibilité d’être remplacé(e) par un(e) collègue, la reconnaissance du travail (y compris financière), le fait d’être conscient(e) du risque que représente le présentéisme (pour soi et pour les collègues) sont autant de facteurs qui diminuent la propension au présentéisme.