L’actualité souvent nous rattrape et parfois nous dépasse… C’est sans doute le cas avec le mouvement social en train de naître autour du (ou plutôt des) projet de loi dit « travail » (même si désormais il se nomme « projet de loi sur les nouvelles libertés et les nouvelles protections pour les entreprises et les actifs »).
Ce mouvement qui commence s’enracine autour de cette question du travail qui a était tant malmenée par les politiques de tous bords ces dernières années. On se souvient par exemple du slogan Sarkozyste « travailler plus pour gagner plus » qui voulait mettre en pièce les 35 heures instaurées juste avant et qui s’appuya sur le rejet de l’intensification du travail qui en avait résulté. Sur une autre logique le gouvernement actuel s’échine à détruire l’ensemble des protections et des outils de défense des travailleuses et des travailleurs depuis son arrivée. Cela a déjà été le cas avec les lois Macron et Rebsamen qui se sont attaquées par exemple aux Instances Représentatives du Personnel et notamment aux CHSCT en réduisant ses pouvoirs et sa présence ou aux services de l’inspection du travail afin de les mettre au pas. Le projet actuel poursuit cette destruction en s’attaquant au code du travail, au temps de travail, à la médecine du travail , aux prud’hommes et enfin à la hiérarchie des normes en renvoyant la négociation dans les entreprises au détriment des branches mais surtout au détriment des salarié-es en les soumettant de manière directe au chantage des patrons. Face à cette nouvelle attaque c’est un front large qui s’est quasi immédiatement levé, intégrant de manière spontanée toutes les franges du salariat mais aussi les retraités, les étudiants, lycées, chômeurs et précaires.
Une attaque de trop ?
Les conséquences de toutes ces réformes dans le quotidien des travailleuses et travailleurs ont rendu celui-ci de plus en plus insupportable. Ceux ne sont pas les maigres mesures sur la pénibilité qui auraient pu répondre à cette situation. Si la réparation reste nécessaire face à l’ensemble des dégâts subis par les corps et les esprits, c’est surtout de la prévention qu’il est urgent de mettre en place et elle passe nécessairement par de nouveaux progrès sociaux et l’arrêt de la machine à déréglementer. Ce mouvement en train de naître demande plus de justice sociale, plus de démocratie notamment au travail, plus de respect. C’est ce message qui commence à se répandre dans les cortèges, les AG, les débats sur les lieux de travail.
Pour ne plus perdre sa vie à la gagner !
Ce message entre directement en résonance avec notre appel d’il y a plus d’un an avec le collectif pour la santé des travailleuses et travailleurs et les États généraux pour la santé des travailleuses et travailleurs que nous organisons à Paris les 16 et 17 mars en seront l’écho. Ces journées s’annoncent déjà favorablement avec plus de 500 inscrit-es pour y participer. A travers ces journées il ne s’agira pas seulement de constater les dégâts mais bien de mettre en route de l’action parce que c’est l’action collective qui est à l’origine des avancées sociales en matière de santé au travail…
Vous trouverez le programme de ces deux journées dans le bulletin, venez, vous y avez toute votre place, on se serrera un peu !