Le second film de Rebecca Zlotowski, « Grand Central », met en scène une histoire d’amour et d’amitié entre plusieurs personnages (incarnés notamment par Léa Seydoux, Tahar Rahim et Olivier Gourmet) travaillant dans une centrale nucléaire, « personnage » central du film. Il est rare qu’un film mette ainsi en lumière, à travers des scènes oppressantes, les dures et dangereuses conditions de travail de ces travailleurs et travailleuses de l’ombre, intérimaires soumis à la précarité et surexposé-e-s au risque radioactif. La cinéaste s’est librement inspirée du premier roman d’Elisabeth Filho, « La Centrale » aux éditions P.O.L. 2010, et a étroitement collaboré avec Claude Dubout, ouvrier qui a relaté son expérience dans un livre « Je suis décontaminateur dans le nucléaire« , aux éditions Paulo-Ramand 2009.
On évoquera ici le combat obstiné de Philippe Billard, syndicaliste CGT et porte-parole de l’association Sous-Traitance/Santé dans le nucléaire et la chimie, qui témoigne inlassablement de la réalité des « nomades du nucléaire », ouvrier-e-s de la sous-traitance et de son combat contre EDF et le puissant lobby du nucléaire. Et on citera également le livre qui a fait date d’Annie Thébaud-Mony : « L’industrie nucléaire. Sous-traitance et servitude », aux éditions INSERM 2000.