Comme la mélancolie pour le XIXe, la schizophrénie pour le XXe, le burn-out est, pour le philosophe, la maladie du XXIe siècle. Il dessine le paysage d’une postmodernité dévastée par les exigences contradictoires de performance et de motivation, de perfection, d’équilibre, de reconnaissance et de sujétion.
Il fallait établir ce constat : avant d’être un problème individuel, le burn-out est d’abord une pathologie de civilisation. Marquée par l’accélération du temps, la soif de rentabilité, les tensions entre le dispositif technique et des humains déboussolés, la postmodernité est devenue un piège pour certaines personnes trop dévouées à un système dont elles cherchent en vain la reconnaissance. Mais ce piège n’est pas une fatalité. Face aux exigences de la civilisation postmoderne, on peut se demander comment transformer l’œuvre au noir du burn-out afin qu’il devienne le théâtre d’une métamorphose, et que naisse de son expérience un être moins fidèle au système, mais en accord avec ses paysages intérieurs.