Du côté des droits des salarié-e-s

Un syndicat qui demande la fermeture d’un lieu de travail…Le monde à l’envers ? NON ! Alors pourquoi ?

La SNEM Montreuil (Société Nouvelle d’Eugénisation des Métaux) utilise 19 produits chimiques dont le chrome 6, agent cancérigène, mutagène et reprotoxique, interdit d’utilisation par l’Union Européenne depuis le 21 septembre 2017.

Nombre de salarié-e-s : 14, 5 femmes, 9 hommes. Des metteurs au bain, attacheurs, détacheurs, épargneurs, contrôleurs, secrétaire, chimiste, réceptionniste, responsable de production et directeur Général.

1 salarié licencié au 10 octobre 2017, metteur au bain chrome depuis 17 ans, le plus impacté par l’insalubrité de son travail et son exposition aux produits toxiques. Licencié, en fait, pour avoir dénoncé ses conditions de travail et avoir été le témoin d’actes illégaux dans le contrôle des pièces livrées à AIRBUS et SAFRAN.

La SNEM. une usine délabrée, qui ne répond pas aux normes prévues par le code du travail et le code de l’environnement. Un plan de sauvegarde et un administrateur judiciaire a été désigné par le tribunal de commerce. La question du devenir de l’usine se pose aujourd’hui d’une façon cruciale.

Quelques faits :

Pendant des années un masque en coton ou non adapté et un ventilateur pour chasser les vapeurs toxiques.

Des toiture qui fuient… les salariés… les mains dans le chrome, les pieds dans l’eau.

Des metteurs au bain obligés de faire les équilibristes au dessus des bains chimiques pour sortir des pièces coincées.

Toujours aucune formation de prévention, de sécurité pourtant déclarées comme obligatoires par le Code du Travail.

Pas de réelles médecine du travail digne de ce nom pour une usine classée ICPE, en raison des nuisances éventuelles ou des risques importants de pollution des sols ou d’accident qu’elle présente tant pour les salarié-es que pour l’environnement.

Des portes coupe- feux bloquées, des évacuations de désenfumage inopérantes.

Des risques sanitaires non évalués.

Les instances représentatives du personnel (DP) bafouées et sans réels moyens d’intervention.

Des salarié-e-s démuni-e-s en cas d’accident de débordement des cuves ou de feu.

Et la liste est longue…

L’intervention de notre syndicat SOLIDAIRES, de l’Inspection du Travail, du Député, ont permis quelques améliorations : le port d’un masque de protection conforme aux exigences d’utilisation des produits chimiques, des représentants du personnel qui peuvent à nouveau poser des questions à l’employeur, la mise en place de réelles visites médicales.

Face à la mobilisation, le préfet a enfin diligenté des analyses pour infirmer la dangerosité de l’usine pour les salarié-e-s et l’environnement. Peut-on prendre au sérieux ces études quand le responsable de la production a été couvert de capteurs alors qu’il est resté dans son bureau et que les metteurs au bain directement concernés n’en n’ont pas été équipés. Les analyses de sols n’ont pas été faites dans les ateliers de bain chimique mais dans les couloirs et des endroits non identifiés comme polluants.

Les responsables de cette situation

Principalement AIRBUS et SAFRAN Nacelles qui préfèrent donner à des entreprises sous-traitantes le « sale boulot » pour augmenter ses profits, ne pas respecter les normes environnementales, les conditions de travail et imposer des prix bas pour ses pièces d’aviation.

L’employeur qui n’a jamais investi pour respecter les normes de santé et de sécurité préférant lui aussi sa part de gâteau au respect des salarié-e-s.

Les pouvoirs publics dont le préfet qui, malgré les interpellations des riverains depuis plus de 10 ans, font la sourde oreille face aux agissements de la SNEM, d’AIRBUS ET SAFRAN.

Ce sont les salarié-e-s qui subissent les mauvaises conditions de travail, de salaire, de santé dans l’entreprise… pas l’employeur ! Ce sont les habitants de Montreuil et leurs enfants qui subissent nuisance et pollution… pas les sous-traitants et le préfet.

Les syndicats SUD/SOLIDAIRES avec leurs adhérents de la SNEM défendent les salarié-e-s pour faire respecter leurs droits parce que le droit au travail ne veut pas dire le droit à une santé dégradée et à une mort à petit feu ( la lutte contre l’amiante l’a montrée). L’utilisation du CHROME 6 est un scandale sanitaire que nous dénonçons.

Nous demandons :

  • La réintégration du salarié injustement licencié.
  • La fermeture de l’usine, dangereuse pour les salarié-e-s, et un vrai plan social pour le reclassement dans les groupes AIRBUS, SAFRAN et autres sous-traitants (14 salarié-e-s… C’EST POSSIBLE).
  • La dépollution des sols.

Compte rendu de la manifestation du 12 novembre 2017

« Tous et chacun, nous donnons de notre intelligence et de notre expérience
pour faire émerger le continent invisible de ce qui fut désigné jadis comme les “dégâts du progrès” en France et au-delà des frontières du monde occidental. » – Annie Thébaud-Mony