La CSI a lancé un appel à l’action internationale pour limiter le commerce de l’amiante chrysotile, une forme toxique du minerai qui est toujours exportée, notamment vers les pays en développement. Il faudrait ajouter le chrysotile à la liste des produits inscrits dans la Convention de Rotterdam sur le commerce des substances dangereuses.
Les syndicats et de nombreux gouvernements plaideront en faveur de cette inscription à la liste lors de la prochaine conférence internationale sur la Convention de Rotterdam, mais un seul pays peut bloquer l’ajout d’un nouveau produit à la liste. C’est pourquoi la CSI soutient la proposition soumise par 12 gouvernements africains, consistant à autoriser un vote majoritaire de 75 % lorsqu’un consensus n’est pas possible. Sur les 157 pays qui ont ratifié la Convention, un petit groupe de pays, dont le Kazakhstan et la Russie, tous deux exportateurs de chrysotile, ont refusé que cette substance soit inscrite sur la liste.
Lorsqu’une substance figure sur la liste de la Convention de Rotterdam, les pays qui l’exportent ont certaines obligations à respecter, notamment la disposition de « consentement préalable en connaissance de cause » qui permet aux gouvernements destinataires de décider si un produit peut être importé, et dans quelles conditions. De nombreux pays en développement, dans lesquels une bonne partie du chrysotile est exportée, veulent qu’il soit inscrit sur la liste,. Néanmoins, les entreprises d’amiante et un petit nombre de pays exportateurs, qui bénéficient du soutien de l’organisation écran International Chrysotile Association (ICA), établie au Québec, ont réussi à obtenir une recommandation permettant de bloquer la liste pendant une décennie.
La CSI demande à tous les gouvernements de soutenir l’inscription du chrysotile à la liste des produits dangereux et le changement du système de vote de la Convention de Rotterdam afin qu’un ou deux pays ne puissent plus à eux seuls empêcher de faire figurer ces substances dangereuses sur la liste.